Alexandre Soljenitsyne, Oeuvres complètes, FAYARD
Oeuvres complètes, Alexandre Soljénitsyne, tome I
Alexandre Isaievitch Soljénitsyne, Le premier Cercle, Paru en avril 1982 Roman (broché)
Roman commencé en relégation, à
Kok-Térek (Kazakhstan du Sud) en 1955. La première version (96 chapitres) fut
achevée dans le village de Miltsevo (région de Vladimir) en 1957, la deuxième
et la troisième à Riazan en 1958 (toutes versions détruites par la suite pour
raisons de sécurité). En 1962, quatrième version, que l'auteur jugeait
définitive. En 1963, toutefois, après la publication d'Une journée d'Ivan
Denissovith dans Novy Mir, on pensa à l'éventualité d'une publication
fragmentaire, quelques chapitres furent extraits du livre et proposés à A.
Tvardovski. Ce projet aboutit à débiter le roman en chapitres, à exclure ceux
qui demeuraient impubliables et à désamorcer politiquement tous les autres, ce
qui revenait à élaborer une nouvelle version (la cinquième, 87 chapitres) où
l'essentiel du sujet était altéré: au lieu d'être, comme ç'avait été le cas,
" atomique ", il mettait en scène un thème soviétique fort courant à
l'époque: la " trahison " d'un médecin qui faisait passer un
médicament à l'Ouest
C'est sous cette forme qu'il fut
examiné et accepté par Novy Mir en juin 1964, mais les tentatives de
publication tournèrent court. Durant l'été 1964 fut esquissé un nouveau projet,
de sens contraire, tendant à creuser et à rendre plus percutante la version de
87 chapitres (ce fut la sixième version). En automne, une photographie de cette
version fut expédiée à l'Ouest. En septembre 1965, les exemplaires de la
version " avouable " (la cinquième) furent saisis par le KGB, ce qui
bloqua définitivement la publication du roman en U.R.S.S. En 1967, cette
version fut largement diffusée par le Samizdat. Dans sa sixième version, le
roman fut publié en 1968 par la maison américaine Harper and Row (et c'est
d'après ce texte que furent faites toutes les traductions).
En été 1968 apparut une septième
version: texte complet et définitif du roman (96 chapitres). Ce texte n'a
jamais circulé en Samizdat ni jamais été édité séparément. Il paraît pour la
première fois dans l'édition de ces OEuvres.
La " charachka " de Marfino et presque tous ses habitants ont été peints d'après nature.
Oeuvres complètes, tome II
Alexandre Isaievitch Soljénitsyne, Le pavillon des cancéreux, Une journée d'Ivan Denissovitch, et autres récits. Paru en novembre 1982
Conçu en 1955 à Tachkent au
moment où Alexandre Soljénitsyne quittait lui-même le "pavillon des
cancéreux" où il était soigné, le grand récit qui porte ce titre ne fut
rédigé que dix ans plus tard. D'abord refusée par la revue Novy mir, puis
acceptée mais non publiée - l'"ouverture krouchtchévienne" était déjà
un chapitre pratiquement clos-, l'œuvre est diffusée clandestinement en
samizdat et émigre tant bien que mal en Occident, dans des versions parfois
tronquées ou fautives. La version définitive publiée ici est la première à
avoir été vérifiée par l'auteur.
C'est au camp spécial
d'Ekibastouz que Soljénitsyne a l'idée, en 1950-51, d'un récit intitulé d'abord
CH-854, une journée d'un zek, qui deviendra Une journée d'Ivan Dénissovitch et
dont la rédaction - retardée par d'autres travaux, notamment sur l'Archipel du
Goulag et Août 14 - n'est menée à bien qu'en 1959. L'œuvre, quelque peu
édulcorée, est communiquée en 1961 à Novy mir et la publication décidée par le
Politburo du parti communiste d'URSS sur intervention personnelle de
Krouchtchev. Toutes les éditions de l'œuvre furent détruites dans les
bibliothèques publiques en 1971-72. La première édition non mutilée a vu le
jour à Paris en 1973.
Dans ce registre des "formes littéraires brèves" inspirées par la vie même de Soljénitsyne, par des personnages de rencontre ou des scènes auxquelles il a assisté, se trouvent également réunis dans le présent volume : La maison de Matriona (publiée dans Novy mir en 1963 et éditée ici dans une traduction nouvelle), les Etudes et Miniatures (dont la rédaction s'échelonna de 1958 à 1960, à l'époque où Soljénitsyne put explorer à bicyclette la Russie centrale), La Main droite (composée en 1960 et refusée par les revues soviétiques), Un incident à la gare de Kotchétovka (publié en extraits dans la Pravda en 1962, puis dans Novy mir), Pour le bien de la cause (publié en 1963 dans Novy mir), Zacharie l'Escarcelle (écrit en 1965, retenu puis refusé par les Izvestia, mais publié en 1966 dans Novy mir), la Procession pascale (diffusé seulement en samizdat) et un court récit intitulé Quel dommage !, écrit en 1965, totalement inédit et publié ici pour la première fois.
Oeuvres complètes, tome III
Alexandre Isaievitch Soljénitsyne, Oeuvres dramatiques, Paru en avril 1986
RÉSUMÉ
Ce troisième volume des oeuvres
d'Alexandre Soljénitsyne, consacré à ses pièces de théâtre et à ses scénarios,
s'ouvre par un ensemble intitulé L'Année 1945, comprenant trois oeuvres: le
Festin des Vainqueurs (inédite, composée de mémoire au camp d'Ekibastouz en
1951, transcrite en 1953, découverte et confisquée par le KGB en 1965, date à
laquelle le Comité central du Parti communiste en fit une édition à tirage
limité, destinée à la " nomenklatura " et visant à " démasquer
" son auteur); Les Prisonniers (inédite et elle aussi composée de mémoire
au camp, transcrite en relégation et dissimulée, elle échappa au KGB et ne
circula jamais en samizdat; cette pièce utilise notamment les impressions
personnelles de l'auteur face aux services de contre-espionnage de l'armée, le
SMERCH, en février 1945); La République du Travail (rédigée en 1954, "
allégée " du point de vue de la censure en 1962, alors qu'Une journée
d'Ivan Denissovitch venait de paraître officiellement et où une mise en scène
au théâtre " Le Contemporain " de Moscou semblait envisagée, la pièce
fut finalement interdite et passa sous forme écourtée dans le samizdat, puis en
Occident sous le titre Le " Cerf " et la putain du bagne ou La Fille
d'amour et l'innocent.
A ces trois pièces dont l'action
est contemporaine de la propre arrestation de l'auteur (commandant de batterie
en Prusse, il fut arrêté en février 1945 et interné au " centre carcéral
" de la Barrière de Kalouga à Moscou) s'ajoute Flamme au Vent, conçue et
réalisée en 1960, évocation des tares communes à notre monde civilisé sans
distinction entre pays de l'Est et Occident. Cette universalité de la critique
n'empêcha pas l'oeuvre d'être censurée aussi bien dans Novy Mir que dans les
différents théâtres où elle devait être mise en scène. Passée dans le samizdat
puis en Occident, elle a été interprétée depuis lors dans plusieurs pays,
notamment en France à la télévision.
Le scénario Les Tanks connaissent la vérité emprunte à l'histoire des révoltes qui eurent lieu dans deux camps soviétiques: Ekibastouz en 1951-52 (où séjourna l'auteur), Kenguir en juin 1954; écrit à Riazan en 1959, il n'a encore jamais été porté à l'écran. Il en est de même du Parasite (inédit en français), écrit sur commande des studios " Mosfilm " en 1968 mais aussitôt refusé.
Oeuvres complètes, tome 4 - L'Archipel du Goulag (1)
Alexandre Isaievitch Soljénitsyne (Auteur) Oeuvres complètes Tome 4 1ère partie Tome 1 Paru en décembre 1991 Roman (broché)
RÉSUMÉ
Un livre de combat, qui a ébranlé
les fondements du totalitarisme communiste et qui brûle encore les mains.
Ecrit de 1958 à 1967 dans la
clandestinité, par fragments dissimulés dans des endroits différents, il a été
activement recherché, et finalement découvert et saisi par le KGB en septembre
1973. Aussitôt, le premier tome a été publié d'urgence en Occident, la pression
de l'opinion publique des pays libres étant la seule force capable de sauver
l'auteur et tous ceux qui l'avaient aidé. Arrêté en février 1974, Soljénitsyne
fut inculpé de trahison, puis, par décret du Présidium du Soviet suprême, déchu
de la nationalité soviétique et expulsé d'URSS. Jusqu'à sa publication
partielle par la revue Novy mir en 1990, l'Archipel ne sera lu en URSS que
clandestinement, par la partie la plus courageuse de l'intelligentsia. Mais, en
Occident, il sera répandu à des millions d'exemplaires et provoquera une mise
en cause radicale de l'idéologie communiste.
Toute sa puissance d'évocation,
son éloquence tumultueuse, tantôt grave et tantôt sarcastique, l'auteur les
prête aux 227 personnes qui lui ont fourni leur témoignage, et à tous ceux
" auxquels la vie a manqué pour raconter ces choses ". Là où rien
n'est parvenu jusqu'à nous, " car l'Archipel est une terre sans écriture,
dont la tradition orale s'interrompt avec la mort des indigènes ", il nous
fait sentir le poids du silence et de l'oubli.
La première partie, "
L'industrie pénitentiaire ", explique comment la machine vous happe et
vous transforme en " zek ". Aux sources de la terreur, elle montre
Lénine. Elle dresse la liste des " flots ", grands et petits, qui se
sont déversés sur l'Archipel. En étudiant l'évolution de la mécanique
judiciaire, elle explique les grands procès staliniens.
La deuxième partie, " Le
mouvement perpétuel ", montre, à toute heure du jour et de la nuit, des
convois de condamnés acheminés vers les camps: en fourgons automobiles, en
" wagons-zaks " et wagons à bestiaux, en barges sur les fleuves, en
colonnes de piétons dans la neige. Chaque mode de transfert engendre une
torture propre, mais certains permettent d'étonnantes rencontres.
Le présent volume correspond à l'édition définitive du tome 1 de l'Archipel du Goulag publiée en russe par YMCA-Press en 1980. L'auteur a apporté bien plus que des modifications de détail à son texte de 1973. D'autre part, la traduction française parue en 1974 se ressentait de la hâte avec laquelle elle avait dû être exécutée. Le texte en a donc été revu avec tout le soin possible.
Oeuvres complètes tome 5 - L'Archipel du Goulag (2)
Alexandre Isaievitch Soljénitsyne (Auteur) Tome II Tome 2 Paru en janvier 2011 Roman (broché)
RÉSUMÉ
La grande œuvre écrite au nom de
ceux qui n’ont pas pu parler : en voici le centre, avec ses deux noyaux , le
matériel et le spirituel.
L’extermination par le travail,
troisième partie, montre la naissance et la croissance de l’Archipel, depuis
l’improvisation des îles Solovki jusqu’au gigantesque réseau strictement
organisé qui fournit la main-d’œuvre réclamée par les grands chantiers du
socialisme. Canal de la mer Blanche, canal de la Volga, et puis, partout, voies
ferrées, exploitation des mines et des forêts, construction d’immeubles ou de
villes entières… Rapidement usée par des normes de travail épuisantes et une
nourriture attribuée en fonction du rendement, sa population est constamment
renouvelée par des arrestations massives planifiées à l’avance.
Comment survivre ? En bluffant,
en trichant, en bidonnant : partout, du bas en haut de l’échelle, on fait état
d’une production imaginaire. L’auteur dissèque avec entrain l’un de ces
systèmes de fraude salvatrice.
L’Archipel est un monde à part,
avec ses hiérarchies, ses lois, ses coutumes et sa langue. A sa manière rapide
et compacte, l’auteur nous en fait voir, sentir, entendre la réalité vivante.
Sa grande prose souple et frémissante sait tout montrer, tout éclairer.
Elle sait aussi poser avec
gravité la question fondamentale : que devient l’homme happé par l’Archipel,
que devient le pays porteur d’une telle tumeur maligne ? La quatrième partie,
L’âme et les barbelés, distingue la prison purificatrice et le camp facilement
corrupteur, puis analyse les différents poisons sécrétés par l’Archipel qui
contaminent l’ensemble de la société. Alexandre Soljénitsyne se montre lui-même
tel qu’il a été en liberté, en prison, au camp, et il se juge.
A tous ceux qui ont connu la
captivité et à tous ceux qui s’interrogent sur le sens de la vie humaine, ce
livre propose une nourriture forte, pénétrée d’espoir et adaptée à notre temps.
Edition nouvelle revue et augmentée par l’auteur.
Oeuvres complètes tome 6 - L'Archipel du Goulag (3)
Alexandre Isaievitch Soljénitsyne (Auteur), Oeuvres complètes, Tome 6. Paru le 13 mars 2013
RÉSUMÉ
Nous sommes, pour commencer cet
ultime volume de L’Archipel du Goulag, dans les Camps spéciaux créés par
Staline en 1948 pour y concentrer les « traîtres » de tout poil, le bagne. Mais
c’est justement là, dans ce dernier cercle de l’Archipel, que renaissent la dignité
et la solidarité, que la résistance s’organise et la révolte éclate. On prépare
de grandioses évasions collectives, on fait grève, on se rebelle ouvertement.
Vont suivre la relégation ou exil
intérieur. Celui-ci a deux faces, l’une féroce, l’autre douce, et c’est d’abord
la première que des pages vibrantes de passion tentent d’arracher à l’oubli :
quinze millions de paysans exterminés sans bruit, par déportation de familles
et villages entiers dans des lieux mortifères. – Et le même exil massif et impitoyable
a frappé ensuite, au début ou à la fin de la guerre, les minorités nationales :
déportées massivement en Asie centrale ou en Sibérie.
Après tant de pages tragiques,
écrites au nom de ceux qui ne pourront jamais témoigner, voici le sourire de «
la bonne petite vie de relégué », à la sortie du camp. Dans un chef-lieu de
rayon perdu dans le sud du Kazakhstan, l’auteur retrouve avec jubilation –en
mars 1953, deux jours avant la mort de Staline – les plus simples bonheurs de
la vie et la possibilité d’écrire.
Staline n’est plus. Soljénitsyne
est intervenu en vain pour tenter d’améliorer le sort des prisonniers.
Lorsqu’il termine son ouvrage, en 1967, il est convaincu que, faute d’une
remise en cause fondamentale du système, d’une condamnation des bourreaux et
d’un changement de personnel,
« l’Archipel a été, l’Archipel
est, l’Archipel sera ! »
Edition nouvelle revue et augmentée par l’auteur
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12 juin 2007, au centre Natalya, l'épouse d'Alexander Soljenitsyne, entourée de ses fils Stepan (g) et Yermolai (d)
“Quelqu'un que vous avez privé de tout n'est plus en votre pouvoir. Il est de nouveau entièrement libre.” (A.S.)
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