luni, 17 mai 2021

«Historiciser le mal, une édition critique de M.K.».

 


https://www.lefigaro.fr/livres/fayard-publiera-le-2-juin-son-edition-critique-de-mein-kampf-20210517

Fayard publiera le 2 juin son édition critique de Mein Kampf d'Adolf Hitler

Annoncée depuis plusieurs mois, la traduction du manifeste nazi par Olivier Mannoni, accompagnée d'un appareil critique conséquent va finalement sortir sous le titre «Historiciser le mal, une édition critique de Mein Kampf».

L'éditeur Fayard a annoncé lundi la publication le 2 juin de son édition critique de Mein Kampf, qui expose l'idéologie raciste et antisémite d'Adolf Hitler, et le versement des bénéfices à la Fondation Auschwitz-Birkenau.

Ce projet mené depuis une dizaine d'années aura pour titre «Historiciser le mal, une édition critique de Mein Kampf». La diffusion se fera, chose rare, uniquement chez les détaillants qui prendront l'initiative de le commander, indique l'éditeur dans un courrier aux libraires envoyé lundi, et obtenu par l'AFP.

«Pour commercialiser cet ouvrage, nous avons choisi de ne pas procéder à une mise à l'office comme c'est l'usage, mais de proposer Historiciser le mal à la commande chez vous, chers libraires», explique dans ce courrier la présidente directrice générale, Sophie de Closets.

Avec un prix de vente très élevé, 100 euros, cet ouvrage devrait limiter le nombre de lecteurs. Écrit alors qu'Adolf Hitler purge une peine de prison après l'échec d'un putsch, Mein Kampf est un long manifeste d'un homme politique qui, de marginal, arrivera au pouvoir par les urnes en 1933, avant d'engager son pays dans une guerre mondiale et de décider du génocide des Juifs d'Europe.

Adolf Hitler y revient sur son parcours et expose sa vision en lançant de violentes imprécations contre ceux qu'il désigne comme les ennemis de l'Allemagne, à commencer par les Juifs.

Fayard a confié ce texte au traducteur renommé, Olivier Mannoni, qui a travaillé sur des auteurs comme Zweig, Kafka ou Freud.

Le volume atteindra le millier de pages, dont un tiers pour le texte original, et deux tiers pour l'appareil critique. «Notre comité d'historiens, dirigé par Florent Brayard, a traduit, adapté, prolongé les 3.000 notes de l'édition allemande et rédigé une introduction générale et 27 introductions de chapitres», a détaillé Fayard.

La première édition française de Mein Kampf sous le titre Mon combat, était parue en 1934, aux Nouvelles Éditions latines.

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Fayard présente sa nouvelle traduction de « Mein Kampf » et son sarcophage de béton critique

1 000 pages, deux kilos, 100 euros, une diffusion discrète, la caution de Serge Klarsfeld, aucun profit : Fayard a tout fait pour que la publication de « Historiciser le mal » soit irréprochable.

Par Pascal Riché



Publié le 19 mai 2021 à 14h56

Temps de lecture 2 min

La version critique de « Mein Kampf » a été publiée en 2016 en Allemagne. (Matthias Schrader/AP/SIPA)

Le livre ne s’appelle pas « Mein Kampf », mais « Historiciser le mal » ; son auteur n’est pas Hitler, mais les historiens Florent Brayard, Andreas Wirsching et leurs équipes ; la photo du dictateur n’apparaît pas en couverture… Lors d’une présentation solennelle, mercredi 19 mai, en visioconférence, les éditions Fayard ont présenté la réédition du texte fondateur du nazisme avec le soin qu’on porterait à la manipulation d’un produit radioactif. Ils ont insisté, et insisté encore, sur l’extraordinaire gangue qui l’enserre : un appareil critique aussi long que le texte d’Hitler lui-même (2 800 notes !), des introductions pour chacun des 27 chapitres… « Le lecteur n’est jamais laissé main dans la main avec Hitler » a résumé l’historien Serge Klarfeld, caution morale présente à la conférence de presse. Dans la version française qu’on peut trouver actuellement aux Nouvelles Editions Latines, « Mein Kampf » n’est précédé que d’un bref avertissement de huit pages.

La couverture de « Historiciser le mal ».




« Notre intention n’a jamais été de republier “Mein Kampf”, cela n’aurait aucun sens » a d’emblée posé Sophie de Closets, patronne de la maison d’édition. Mais alors que le texte d’Adolf Hitler vient de tomber dans le domaine public, a jugé l’éditeur, il aurait été irresponsable de ne pas proposer une traduction de référence, assortie de tous les outils permettant au lecteur de détecter les mensonges et les manipulations de l’auteur.

Le livre fait donc 1 000 pages, il pèse deux kilos, il coûtera 100 euros, et il se fera discret : « Non, il ne sera pas vendu dans les supermarchés, en tête de gondole » dit Sophie de Closets. Les libraires ne l’exposeront pas en vitrine, et ne disposeront même pas de stocks : on pourra se le procurer, à partir du 2 juin, en le commandant chez eux.

La maison d’édition ne touchera pas un centime de l’opération. Par l’intermédiaire de Serge Klarsfeld, Fayard a signé une convention avec la célèbre Fondation polonaise Auschwitz-Birkenau du Docteur Piotr Cywiński : c’est elle qui percevra les droits.

Enfin, « Historiciser le mal » s’adressant d’abord aux enseignants et aux chercheurs, il sera distribué gratuitement aux bibliothèques qui en feront la demande : 1 000 des 10 000 exemplaires de la première impression ont été réservés à ces fins.

Une traduction commencée il y a 10 ans

Ecrit en 1924 dans la prison de Landsberg, où Hilter était incarcéré à la suite de sa tentative de putsch de la Brasserie de Munich, « Mein Kampf » a été traduit une première fois en français en 1934. C’est cette traduction qui circule depuis en France, mais qui est très très loin d’être satisfaisante. Elle comporte de nombreuses erreurs, explique le traducteur Olivier Mannoni. Pire : c’est un texte sans aspérités, relevant d’une « conversation mondaine », alors que « Mein Kampf » est une logorrhée ennuyeuse, torturée et maladroite. La nouvelle traduction, elle, ne cache rien de l’illisibilité du texte original : « syntaxe douteuse, phrases interminables et répétitives, écriture circulaire » a résumé Mannoni, qui constate que, paradoxalement, c’est cette confusion même qui donne le caractère hypnotique du brûlot hitlérien.

Le traducteur a commencé à travailler sur « Mein Kampf » il y a dix ans. L’équipe de Florent Brayard a engagé en 2015 la construction du « bouclier » critique, en coopération avec L’Institut d’histoire contemporaine de Munich d’Andreas Wirsching, qui s’est chargé de la réédition allemande. Un véritable chantier mobilisant une douzaine de spécialistes, une dizaine de collaborateurs temporaires, sans parler des 25 historiens consultés pour avis et relecture.

Pascal Riché


Éditeur:
Date de parution:
juin, 2021
Type de norme: 
ISBN 13
Numéro: 
9782213673318
Direction d'ouvrage:
Florent Brayard et Andreas Wirsching

Historiciser le mal

UNE ÉDITION CRITIQUE DE "MEIN KAMPF"

et Andreas Wirsching (dir.)
Historiciser le mal propose une analyse critique, une mise en contexte, une déconstruction, ligne par ligne, de Mein Kampf, une des sources malheureusement fondamentales pour comprendre l’histoire du XXe siècle.

Avertissement aux lecteurs

Historiciser le mal propose une analyse critique, une mise en contexte, une déconstruction, ligne par ligne, de Mein Kampf, une des sources malheureusement fondamentales pour comprendre l’histoire du XXe siècle.

Nous avons agi en responsabilité en mettant en place un dispositif global afin de respecter l’exigence scientifique et éthique qui s’imposait.

La nouvelle traduction présentée dans Historiciser le mal a été confiée à l’un des meilleurs traducteurs de l’allemand en langue française, Olivier Mannoni, qui a ensuite travaillé avec une équipe d’historiens, tous spécialistes du nazisme, de la Shoah et de l’histoire des Juifs.

La rédaction d’Historiciser le mal a été menée dans le cadre d’un partenariat signé par Fayard avec l’Institut d’Histoire de Munich, qui a publié en 2016 une édition critique de Mein Kampf en Allemagne, un travail de référence qui a mobilisé une équipe d’historiens allemands.

Historiciser le mal a été rédigé par un comité d’historiens, dirigé par Florent Brayard, qui a traduit, adapté, prolongé les 3 000 notes de l’édition allemande et rédigé une introduction générale et 27 introductions de chapitres. Dans la forme, les notes encadrent ainsi la nouvelle traduction et sont indissociables de sa lecture. L’ensemble compte près de 1 000 pages et constitue un jalon historiographique sur la genèse du nazisme. En définitive, l’appareil scientifique inclus dans Historiciser le mal est deux fois plus volumineux que la traduction du texte de Hitler.

Il n’est pas question, bien évidemment, que la publication d’Historiciser le mal puisse être lucrative. Ainsi, la Fondation Auschwitz-Birkenau, chargée de la conservation du site du camp de concentration et d’extermination, percevra des droits au premier exemplaire vendu et la totalité des bénéfices qui pourraient être issus de la vente d’Historiciser le mal.

Pour savoir où l’on va, il est indispensable de comprendre d’où l’on vient. Nous sommes convaincus que le travail des historiens est nécessaire pour lutter contre l’obscurantisme, le complotisme et le refus de la science et du savoir en des temps troublés, marqués par la montée des populismes. C’est le sens de notre démarche d’éditeur.

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Caractéristiques
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Date de parution

16/09/2020

Editeur

Puf

Nombre de pages

256

RÉSUMÉ

Lorsqu'il découvre les Protocoles des sages de Sion, début 1920, Hitler ne doute pas qu'il se trouve en présence d'un document révélant le programme secret des hauts dirigeants juifs, visant à devenir les maîtres du monde. Sa lecture du faux lui donne de surcroît un modèle d'interprétation de la révolution bolchevique, qu'il attribue aux Juifs. À partir du printemps 1920, se forme ainsi dans son esprit le mythe répulsif du « bolchevisme juif » à la conquête du monde, qui s'ajoute à la représentation préexistante du Juif comme maître de la finance internationale. Pour Hitler, lire les Protocoles, c'est apprendre à connaître les Juifs, comprendre les buts qu'ils poursuivent ainsi que leurs stratégies et leurs tactiques. C'est aussi expliquer la marche du monde par ses causes cachées. Les lire, c'est enfin se protéger contre « le Juif », voire commencer à gagner le combat contre l'ennemi absolu en se montrant capable de démonter ses mensonges et de déjouer ses manoeuvres : « Le jour où il sera devenu le livre de chevet d'un peuple, le péril juif pourra être considéré comme conjuré. » Jusqu'en 1939, les Protocoles seront utilisés par les services de propagande du Troisième Reich et les thèmes conspirationnistes empruntés au faux auront structuré définitivement, dès le moment de sa formation, l'idéologie nazie.

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Résumé

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C'est un des livres politiques les plus vendus de tous les temps. Un des plus terrifiants aussiDiffusé à 12 millions d'exemplaires en Allemagne, à des centaines de milliers dans une vingtaine de pays avant 1945, Mein Kampf se vend, aujourd'hui encore, dans le monde entier, y compris en France. Pourtant, l'histoire de ce bréviaire nazi devenu un best-seller planétaire est peu connue. Sait-on vraiment comment Mein Kampf a été écrit et pour quelles raisons ce livre a joué un rôle clef dans l'accession de son auteur au pouvoir...

Caractéristiques

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Date de parution

11/11/2015


Editeur

Flammarion


Collection

En Quete


Nombre de pages

368

Categorii:

Limba:
Romana
Data publicarii:
2011
Editura:
Tip coperta:
Paperback
Nr. pagini:
304
Traducatori:


"MEIN KAMPF". « 85 000 exemplaires ont déjà été écoulés. Un succès d'édition surprenant qui divise les Allemands. »

Fayard publiera une nouvelle édition de #MeinKampf le 2 juin. Le débat autour de cette épineuse réédition critique ne date pas d'hier, en France comme ailleurs :


Histoire"Historiciser le mal" : bientôt une édition critique de "Mein Kampf"

Dans "Historiciser le mal", à paraître le 2 juin, des historiens spécialistes du nazisme analysent le manifeste d'Adolf Hitler. La nouvelle traduction proposée par les éditions Fayard fait par ailleurs la lumière sur un texte d'origine "lent", "confus", "ennuyeux" et "répétitif".
La rédaction avec AFP - 20 mai 2021 à 19:25 | mis à jour le 20 mai 2021 à 22:39 - Temps de lecture : 4 min
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En 2016, l'Allemagne a elle aussi sorti une réédition critique de "Mein Kampf". Christof STACHE/AFP
En 2016, l'Allemagne a elle aussi sorti une réédition critique de "Mein Kampf". Christof STACHE/AFP


Le 2 juin sortira en librairies Historiciser le mal, une édition critique de Mein Kampf. Jusqu'à ce jour, une seule traduction intégrale du texte d'Adolf Hitler était disponible en français : Mon Combat, dont la publication remonte... à 1934. Cette version, parue aux Nouvelles Éditions Latines, ne comporte par ailleurs pas de regard critique sur les propos de son auteur, juste une simple mise en garde.

Les éditions Fayard se sont donc attaquées à une réédition critique minutieuse de ce manifeste antisémite, dont la lecture est réputée difficile, sinon assommante. La traduction a été confiée à Olivier Mannoni, spécialiste de l'Allemand, qui a déjà travaillé sur de grands auteurs comme Freud ou Stefan Zweig. Le traducteur s'est alors retrouvé face à un texte "abominablement mal écrit", comme il l'a expliqué mercredi en conférence de presse.

Plusieurs spécialistes sollicités

Pour réaliser cet ouvrage critique sur Mein Kampf, les éditions Fayard ont mis en place un comité de spécialistes du nazisme.

Le texte traduit par Olivier Mannonu a ainsi été "revu phrase par phrase" au cours de "conférences de consensus", explique Christian Ingrao, historien qui a participé à la rédaction d'Historiciser le mal. Ces réunions comparaient, pour les mots ou expressions les plus complexes à traduire, le texte original, la traduction de 1934, la traduction anglaise, la proposition d'Olivier Mannoni, et des propositions de ses collègues.

L'ouvrage a été dirigé par Florent Brayard, historien et directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la Shoah et du négationnisme.

Un texte d'origine "surchargé, confus, répétitif"

"Syntaxe douteuse, phrases interminables et répétitives, accumulation d’adverbes, d’adjectifs, de conjonctions et de particules illocutoires" (des mots superflus à la compréhension, fréquents à l’oral)... Les défauts d'écriture sont nombreux dans Mein Kampf, selon Olivier Mannoni. Le traducteur décrit ainsi "un texte confus, hypnotique par sa confusion même, et assénant de manière sommaire les vérités simplistes et mensongères de son auteur".

Olivier Mannoni explique avoir mené "un travail de déconstruction radical de mon premier texte, pour en revenir non pas à un calque du texte allemand, mais à un texte présentant la totalité des caractéristiques de l’original, y compris ses défauts les plus criants". "Pour un traducteur cela revient à peu près à demander à un chirurgien de rendre un patient dans l’état où il l’a accueilli", souligne-t-il. Il s’est donc attelé à "rendre le texte à son état d’origine : surchargé, confus, répétitif, parfois même obsessionnel".

D’après Olivier Baisez, autre historien collaborateur à cette édition, "Olivier Mannoni a eu le mérite de reprendre tout son texte en le gauchissant, sans chercher à le rendre fluide, en conservant les côtés les plus pénibles".

Quand on a constaté qu'Hitler avait des tournures spécifiques, des tics de langage, on a compris qu’il fallait conserver ces phénomènes de répétition, de récurrence. Mein Kampf est un livre très long, où le lecteur s’égare, et on a tâché de garder la même équivalence pour un même terme, là où c’était possible, souligne ce maître de conférences de l’université Paris-8.

Olivier Baisez, autre historien collaborateur à cette édition

Selon Christian Ingrao, "Olivier Mannoni a fait un travail de longue haleine difficile et coûteux nerveusement" : "En langue originale, Hitler écrit comme un cochon : il est redondant, ampoulé, avec une tendance à la boursouflure. Il fallait désacraliser ce livre lourd, lent, ennuyeux, qui ne convaincra personne."

Des bénéfices reversés à la Fondation Auschwitz-Birkenau

Depuis l'annonce de cette réédition, la question fait débat en France. Tout comme en Allemagne, où une édition critique de ce manifeste antisémite a été publiée il y a cinq ans.


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