vineri, 28 mai 2021

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Alexandre Soljenitsyne : sept vies en un siècle

Alexandre Soljenitsyne : sept vies en un siècle


 

Solin, 2011
Description


Cette biographie a un parti pris : s'appuyant sur un corpus de plus de 15 000 pages, depuis Une journée d'Ivan Denissovitch, L'Archipel du Goulag jusqu'à La Roue rouge , elle laisse l'écrivain évoquer lui-même les étapes d'une vie qui couvre tout le siècle passé.

Sept vies au total. Ce fut tout d'abord sa jeunesse dans la Russie stalinienne, avec déjà la passion de l'écriture, puis la terrible guerre contre les Allemands. Vint ensuite le Goulag, dont il fut huit ans le prisonnier, puis le conteur et le grand mémorialiste. Il devait connaître la terrible vie de l'écrivain clandestin et du cancéreux échappant de justesse à la mort - puis celle de l'écrivain porté aux nues par les autorités avant d'être obligé de mener dans la dissidence, souvent aux côtés de Sakharov, un combat dangereux et épuisant pendant onze années. Vint ensuite l'exil en Occident où il conforta, envers et contre tout, sa vision de l'homme, du monde et de l'histoire. En parallèle, il continuait sa longue recherche sur les causes des malheurs de sa patrie, notamment avec La Roue rouge. Ce fut enfin, comme il l'avait prévu, le retour au pays, rendu possible grâce aux bouleversements planétaires auxquels il avait contribué. Puis la mort sur cette terre russe qu'il aimait tant...

Cette biographie se veut aussi une "histoire française", car plus que partout ailleurs les écrits de Soljenitsyne ont contribué ici à la faillite de l'idéologie communiste. Olivier Rolin résume très bien cette particularité : "Pour moi, le «Goulag» est une des grandes bornes tragiques du XXe siècle. Même si je suis français, c'est mon histoire..."

A quoi on ajoutera cette réponse de Bernard Pivot, questionné sur l'invité d'Apostrophés qui l'avait le plus impressionné : "Soljenitsyne - j'ai le souvenir d'un géant."

Un Victor Hugo qui aurait connu le bagne !

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L'affaire Soljenitsyne

L'affaire Soljenitsyne


Paris, éditions de L'Herne, 1995



L'affaire Soljenitsyne

L’affaire Soljenitsyne rassemble l’ensemble des documents officiels concernant l’exclusion de Soljenitsyne de l’Union des écrivains soviétiques en 1969. Depuis la soumission de son manuscrit Le Pavillon des cancéreux à la section de prose de l’Union des écrivains soviétiques, jusqu’à son exclusion finale à la suite de sa fameuse lettre de protestation qui fit le tour du monde, chaque débat est minutieusement rapporté et jette un regard précieux sur l’esprit qui régnait alors autour de Soljenitsyne dans l’ex-Union Soviétique.


Soljenitsyne : 10 ans après sa mort les jeunes Russes l'ont un peu oublié

Alexandre Soljenitsyne, l'un des plus célèbres écrivains du XXe siècle et symbole de l'opposition au régime soviétique dans les années 70, apparaît quelque peu oublié par les jeunes Russes, dix ans après sa mort.
Article rédigé par
franceinfo Culture (avec AFP) - franceinfo
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Publié Mis à jour 
 Temps de lecture : 3 min.
Alexandre Soljenitsyne (1994)
 (STEVE ROSE / AFP)

Une autre génération

"Soljenitsyne, c'est un dissident, quelqu'un qui s'est opposé au régime soviétique, et un grand écrivain", résume Sania Poliakovski, 23 ans, étudiant en relations internationales à Moscou... tout en reconnaissant n'avoir rien lu de l'auteur, mort le 3 août 2008. "On nous en a parlé un peu au lycée, en cours de littérature et en cours d'histoire. Mais je n'en ai pas gardé beaucoup de souvenir", reconnaît le jeune homme.

Laissant entendre, comme beaucoup d'autres jeunes de son âge, que les enseignants ne s'attardent guère sur l'œuvre de Soljenitsyne, Sania précise: "C'est ma mère qui m'a expliqué qu'il s'agit d'un des plus grands écrivains du XXe siècle".

La différence d'intérêt entre les générations est flagrante. Sa mère, Elena, se souvient avec émotion d'avoir découvert un livre de Soljenitsyne caché dans la bibliothèque familiale à l'époque soviétique.

Strict minimum

"J'étais adolescente et mes parents m'avaient bien expliqué qu'il ne fallait dire à personne que nous avions ce livre à la maison. Cela avait le goût du fruit défendu ! Tout cela est une autre époque, que mon fils a du mal à imaginer", raconte-t-elle.

Sania est assez typique d'une jeune génération en Russie qui ne sait pas grand-chose de la période soviétique et ignore à peu près tout de Soljenitsyne, figure majeure de la dissidence en URSS, prix Nobel de littérature en 1970 pour ses romans, et écrivain à la renommée mondiale après la parution en 1973 de "L'Archipel du goulag", œuvre monumentale consacrée aux camps staliniens.

"Dans une classe de 30 étudiants, au maximum deux ou trois ont lu un livre de Soljenitsyne. La plupart ne savent rien de lui", regrette Alexandre Altounian, professeur à la faculté de journalisme de l'Université internationale de Moscou.
(Eiditions du Seuil)
Des œuvres de l'écrivain figurent bien au programme des lycées, mais chaque enseignant décide par lui-même du temps à y consacrer et, faute de temps, leur étude est souvent limitée au strict minimum, reconnaissent plusieurs professeurs du secondaire. Quant aux enseignants qui insistent sur les œuvres de Soljenitsyne, ils le font généralement pour des raisons morales et politiques.

"C'est l'histoire de notre pays !"

"On a vraiment besoin de lire Soljénitsyne aujourd'hui, alors que se multiplient les tentatives de nier les répressions staliniennes, alors que certains affirment qu'il n'y a rien eu de terrible à l'époque", souligne Olga Maïevskaïa, professeure de langue et de littérature russe.

Mme Maïevskaïa consacre plusieurs leçons à des œuvres littéraires de Soljenitsyne comme "La Maison de Matriona" (Edµ. Robert Laffont), et aussi à celles qui portent sur la thématique des camps et des répressions, comme "Une journée d'Ivan Denissovitch" (Ed. Fayard) et "L'Archipel du goulag"(Editions du Seuil).

"Je cite à mes élèves les passages les plus forts de "L'Archipel du goulag". Ce qui est invraisemblable, c'est qu'on ne leur parle pas de ça en cours d'histoire. C'est l'histoire de notre pays ! Il faut qu'ils la connaissent, pour qu'elle ne se reproduise plus", s'indigne Mme Maïevskaïa.
"Une journée d'Ivan Denissovitch" d'Alexandre Soljenitsyne : 1re de couverture
 (Editions Fayard)
Les efforts de cette professeure vont à contre-courant de la tendance dominante qui voit en Russie une réhabilitation rampante de Staline et de toute la période soviétique, parallèlement à une volonté de ne pas insister sur les répressions meurtrières de l'époque communiste, voire de les ignorer.

L'année dernière, un sondage de l'institut VTsIom sur les "idoles russes du XXe siècle", plaçait Alexandre Soljenitsyne en cinquième position, derrière l'acteur et chanteur Vladimir Vyssotski, le premier cosmonaute Iouri Gagarine, le maréchal Guéorgui Joukov, héros de la deuxième guerre mondiale et Staline.

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