vineri, 15 ianuarie 2021

Italo Svevo (1861-1918)

ITALO SVEVO

Autrichien de naissance (jusqu'en 1918), patriote italien de sentiment, Triestin de langue, Allemand de culture.








Italo Svevo

Italo Svevo
Svevo.jpg
Biographie
Naissance
Trieste
Décès (à 66 ans)
Motta di Livenza
Nom de naissanceEttore Schmitz
PseudonymeItalo Svevo
NationalitéItalien
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Union-Bank (d)
Œuvres principales
La Conscience de Zeno (1923)

Italo Svevo, littéralement « Italien Souabe », pseudonyme de Ettore Schmitz, né Aronne Ettore Schmitz le  à Trieste et mort le  à Motta di Livenza, près de Trévise, est un écrivain italien. Italo Svevo est considéré comme l'un des plus grands romanciers du xxe siècle. Son œuvre est traduite dans une vingtaine de langues.

Biographie

Origines familiales

Ettore naît à Trieste en 1861, d'un père juif allemand, Franz Schmitz (Raffaele dit Francesco, né à Trieste en 1829), dont la famille était arrivée de Rhénanie et de Hongrie et d'une mère italienne de meilleure condition, Allegra Moravia (?-1895), fille de bouchers originaires d’Ancône, installés dans le Frioul1 et issue de la communauté juive de Trieste, venue de Vénétie. Son grand-père paternel est Abraham Adolf devenu Abramo Adolfo Schmitz, né à Köpfchen ou Köpcsény dans le « Burgenland » de la Hongrie historique et venant de la vallée rhénane4,5. Il gagne d'abord Trévise en Vénétie où il épouse une coreligionnaire italienne, Rosa Paolina Macerata, puis se rend brièvement à Trieste pour repartir s’installer à Vienne où une crise financière le ruina définitivement vers 18421.

Avec cette enfance très pauvre, le jeune Francesco Schmitz qui commença comme marchand de rue à treize ans, dut se débrouiller pour trouver son chemin, vécut des aventures mouvementées et risqua sa vie en se trouvant mêlé aux troubles révolutionnaires de 18486,5. Revenu à Trieste après ces péripéties, devenu avisé, il se lance dans le commerce de verrerie et installe son entreprise dans le quartier populaire de Cavana, au cœur de la la città vecchia, vieille ville de Trieste, qui deviendra florissante. Cette ville fait alors partie de l'Empire austro-hongrois et le restera jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale.

Enfance et études

La Piazza Grande à Trieste, dessin de Marco Moro, 1854

Sur seize grossesses abouties, le couple Francesco et Allegra Schmitz donne naissance à huit enfants qui survivent auxquels il attribue des prénoms majoritairement italiens et chrétiens : Natalia, parfois indiquée comme Natascia (1854-1930), Paola (1856-1922), Noemi (1857-1879), Ortensia (1859-1897), Adolfo (1860-1918), Ettore (1861-1928) inscrit « Aronne Ettore » dans le registre de la synagogue à la date du 20 février1, Elio (1863-1886)7 et Ottavio (1872-1957). La « famille est alors installée dans un vaste appartement bourgeois, au troisième étage d’un immeuble situé 12 via dell’Acquedotto, aujourd’hui 16 viale XX Settembre » et jouit de conditions de vie agréables5. La mère Allegra est tendre, douce et dévouée à sa famille tandis que le père Francesco, homme énergique, autoritaire, très travailleur est d'une honnêteté scrupuleuse et ne s'intéresse qu'à ses affaires5. Il est en outre un membre bienfaiteur de la communauté juive et subvient également aux besoins pécuniaires d’une vaste parenté indigente1. La famille est chaleureuse et unie selon tous les témoignages et le souvenir d’une enfance « très heureuse » émerge du Profil autobiographique de Svevo. À la maison, dans une atmosphère de gaîté, on parle le dialecte triestin (variante du vénitien) ainsi que l'italien et on pratique un judaïsme peu rigoureux.

Les garçons Schmitz ainsi que leurs cousins sont inscrits à l’école hébraïque (talmud Torah) qui dépend de la petite synagogue de via del Monte, dirigée par le vénérable et érudit rabbin Sabato Raffaele Melli8,9. Ensuite, les frères Schmitz fréquentent un établissement israélite privé, proche de la demeure familiale, via della Legna, aujourd’hui via Gallina, tenu par le pédagogue Emanuele Edels9 ou Erdeles1, où un enseignement commercial préparatoire vise à en faire de futurs employés de bureau appliqués1.

À l'âge de 12 ans en 1873, Ettore est envoyé avec son frère Adolfo7 (Elio les rejoint plus tard et en repartira pour raison médicale5) dans la section commerciale d'un internat à Segnitz, près de Wurtzbourg, en Bavière, l'Institut Brüssel5. Leur père, à la fois fervent patriote italien et admiratif de la culture allemande9, estimait en effet qu'il était nécessaire de bien connaître l'allemand pour devenir négociant, particulièrement à Trieste au cours de la deuxième moitié du xixe siècle. Ettore assimile rapidement cette langue allemande qu'il n'appréciait pas et apprend également le français, l'italien et l'anglais3 ; il découvre les grands penseurs allemands, GoetheSchillerHeine ou Arthur Schopenhauer10,9 et s'enthousiasme pour la traduction allemande de Hamlet de Shakespeare, qu'il apprend par cœur, et lit d'autres ouvrages de Jean Paul Richter, des classiques français et russes11. Son frère rapporte qu'Ettore déclare que « Schiller était le plus grand génie du monde »5. Il reste cinq années dans ce pensionnat, ne revenant à Trieste que lors de brèves vacances5L'Avvenire dei ricordi (1925) de Svevo raconte justement le voyage de parents emmenant deux fils de Trieste (dont l'un fume beaucoup12) à leur collège de Wurtzbourg alors qu'un trois!ème est malade13.

De sa nombreuse fratrie, c'est son cadet Elio dont Ettore se sent le plus proche. Ce frère né après lui, qui lui a peut-être « volé » la place de benjamin de la famille, enfant et adolescent à la santé toujours fragile et au tempérament sensible d'artiste, a tenu un journal intime qui lui a survécu après sa mort précoce à 22 ans, et donne des indications sur Ettore et la famille Schmitz11.

De retour à Trieste, en 1878-1879, Ettore est inscrit par son père dont les affaires déclinent dans une école supérieure de commerce, la Fondation Revoltella où, bien plus tard, il donnera lui-même des cours de correspondance commerciale. Même s'il rêve d'aller à Florence, d'y apprendre un italien plus académique dans un parcours désintéressé, de s'adonner à la littérature, il n'a pas la force d'affronter la volonté de son père5.

En 1880, Ettore abandonne ses études pour travailler dans la succursale de la banque Union de Vienne comme commis, puisque son père, entrepreneur verrier, a fait faillite, comme le grand-père Abramo avant lui9. Il y demeurera dix-huit années et raconte cette période de sa vie dans Una Vita, roman qui se déroule en grande partie dans une banque14.

Courrier manuscrit d'Ettore sur papier à entête de l'entreprise de ses beaux-parents, 1907

Livia Fausta Veneziani

Son épouse était Livia Fausta Veneziani, une cousine éloignée avec laquelle il eut une fille, Letizia15, et le restera toute sa vie14. Il en parle avec simplicité dans le chapitre écrit en 1897 de « Cronaca di famiglia » : « ...La donna evidentemente bionda che ha l’onore d’essere fotografata al mio fianco si chiamava Livia Fausta Veneziani ed ora, precisamente da un anno, è mia moglie... » (vol. I dell’Opera Omnia, Milano 1966). (« ... La femme clairement blonde qui a l'honneur d'être photographiée à mes côtés s'appelle Livia Fausta Veneziani et désormais, depuis un an exactement, elle est mon épouse... »). Elle publiera une biographie hagiographique de son époux : Vita di mio marito.

Parcours littéraire

En 1890, paraît sa nouvelle L'Assassinat de la via Belpoggio (en italien, L'assassinio di via Belpoggio) écrite sous le pseudonyme de Ettore Samigli (dérivé italien à travers l'hébreu de shlemilh signifiant « rêveur ») avec lequel il signe aussi des articles de critique littéraire, dramatique et musicale dans le quotidien de tendance nettement irrédentiste « L'Indipendente » à Trieste9,11. À la même époque, il travaille également « pendant la nuit à la rédaction du Piccolo (autre journal triestin) où il est chargé du dépouillement de la presse étrangère. Il fréquente aussi la société littéraire et artistique de la ville »11.

En 1892, il publie sous le pseudonyme d'Italo Svevo et à compte d'auteur Una vita (le premier titre, Un inetto, c'est-à-dire un incapable, un inapte, ayant été refusé par l'éditeur), combinant le roman d'analyse et le roman naturaliste. En 1898, il publie aussi à compte d'auteur Senilità, un roman introspectif, cette même année où il épouse le 30 juillet, Livia Veneziani. Cependant, devant l'échec critique et commercial de Senilità, Svevo renonce à la littérature pendant plus de vingt ans, écrit peu et ne publie plus rien11,16.

Il abandonne alors son emploi à la banque et prend un poste de directeur dans la manufacture de ses beaux-parents, « Gioachino Veneziani » qui fabrique des vernis marine pour coques de bateaux (intonaco e vernici sottomarine), ce qui l'oblige à voyager à travers l'Europe (Autriche, France, Angleterre) et à parfaire son anglais11,1.

Violon d'Italo Svevo, exposé à Barcelone, 2011

Il rencontre alors le jeune Irlandais James Joyce (« el sior Zoïs » en dialecte local) en 1903, qui sera un temps son professeur d'anglais à l'École Berlitz de Trieste et deviendra son ami16. Il lui fait lire Senilità, que Joyce appréciera au point d'en connaître de longs passages par cœur, et celui-ci l'incite à reprendre l'écriture et à entreprendre la rédaction d'un nouveau roman.

Il découvre également, en 1910, la psychanalyse de Sigmund Freud, duquel il entreprend vers 1915 de traduire La Science des rêves qui aura une influence notable sur son œuvre14,3 émaillée d'allusions psychanalytiques, particulièrement son Zeno qui s'en moque ouvertement - même si Svevo prétendra ne devoir à Freud que « deux ou trois idées »17,18.

Il se met par ailleurs au violon. La Première guerre mondiale le contraint ensuite à l'inactivité et le conduit de nouveau à la littérature dont Freud11. La politique dont il se tient éloigné fait de ce sujet autrichien jusqu'à 57 ans, un italien au rattachement de Trieste à l'Italie en 191819.

Joyce fera de lui le principal modèle du Leopold Bloom d'Ulysse publié entre 1918 et 1922, personnage qui reste à mi-chemin entre sa culture juive d'origine et sa culture chrétienne adoptée20, qui déteste la violence21, qui marque de l'indifférence pour le nationalisme, et qui adopte un pseudonyme dans sa liaison épistolaire avec sa maîtresse16.

En 1923, il connaît la célébrité à 63 ans, notamment en France par l'entremise de Valery Larbaud et de Benjamin Crémieux, fervents laudateurs de son œuvre et en Italie vers 1924-1925, grâce à Eugenio Montale, futur prix Nobel de littérature, avec son œuvre intitulée La Conscience de Zeno (« La Coscienza Di Zeno »). Ces trois auteurs signent trois articles de revue élogieux en sa faveur durant l'hiver 1925-1926 où ils décèlent dans le romancier triestin un précurseur de Marcel Proust5,11. Toutefois, les Italiens attachés aux canons de la prose d'art boudent encore son œuvre et persistent à croire qu'elle est mal écrite3. Ce roman psychologique publié à compte d'auteur3, comportant de nombreuses références autobiographiques, comme son addiction à la cigarette12 ou son expérience du négoce, se termine avec une phrase sombre et prémonitoire : « Quand les gaz asphyxiants ne suffiront plus, un homme fait comme les autres inventera, dans le secret d'une chambre de ce monde, un explosif en comparaison duquel tous ceux que nous connaissons paraîtront des jeux inoffensifs ». » Il écrit des nouvelles, donne ensuite des conférences puis songe à une suite pour son roman mais il meurt le 13 septembre 1928 des suites d'un accident de voiture sur une route humide et glissante terminée dans un fossé19 à Motta di Livenza en Vénétie et d'une maladie cardiaque, à 67 ans. Grand fumeur12, il demande sur son lit de mort une dernière cigarette, qu'on lui refuse, comme si, par ce dernier acte, il tendait la main à Alfonso Nitti, Emilo Brentani et surtout Zeno, les anti-héros de ses trois grands livres, respectivement Una VitaSenilità et La Coscienza Di Zeno.

Le 1er octobre 1928, La Nouvelle Revue française publie une note nécrologique signée par Benjamin Crémieux et consacrée à Italo Svevo. Cet hommage tend à souligner l'importance d'un romancier à la carrière littéraire insolite, dont Crémieux avait été l'un des premiers à remarquer le talent13.

Postérité

Statue dédicacée à Italo Svevo à Trieste

Ses œuvres sont traduites dans le monde entier22 et le « cas Svevo » fait encore couler beaucoup d'encre des critiques sur sa valeur technique, humaine et artistique. Il est considéré comme l'un des plus grands romanciers du xxe siècle, aux côtés de Proust ou Joyce, bien qu'il ne connaisse pas leur célébrité3.

Pseudonyme

Aronne Ettore Schmitz n'aimait pas son patronyme avec « ce pauvre "i", fracassé entre trop de consonnes » ; il se choisira donc un nom avec beaucoup de voyelles19.

Il adopte en 1892 le pseudonyme d'Italo Svevo (« Italien souabe » en français16) qui combine son double héritage culturel15. Il est composé des gentilés de l'Italie, son pays de naissance et celui d'origine de la famille de sa mère (Ancône, Trieste, Frioul, Vénétie), et de Souabe, une région historique d'Allemagne d'où est issue la famille de son père (Köpfchen, Burgenland, Rhénanie) et où l'écrivain a reçu une partie de son enseignement (Wurtzbourg en Bavière).

Étymologiquement, le mot Schwaben (et donc « Souabe ») se déduit du peuple des Suèves (Suevi ou Suebi en latin) un groupe de tribus germaniques mentionnés pour la première fois par l'empereur romain Jules César durant la Guerre des Gaules lors de ses affrontements avec Arioviste en 58 av. J.-C. La gentilité de « Svevo » rapproche et oppose donc à elle seule les Italiens des Germains.

Le nom d'Italo Svevo que l'écrivain se choisit très tôt, révèle l'ambiguïté et l'éternelle dualité de sa situation : 3. À son « changement de nom », s'ajoute celui de la religion : Juif de naissance et catholique par mariage,

Religion

L'année de la publication de Senilità, en 1898, il épouse Livia Veneziani et, bien qu'agnostique, il se convertit au catholicisme à cette occasion. Il réclamera plus tard des obsèques « sans prêtre ni rabbin » et son épouse l'enterrera dans un carré chrétien. Son testament laisse une part de ses biens à des œuvres caritatives, pour partie juives1.

Son œuvre littéraire a d'ailleurs la particularité de ne posséder quasiment aucune référence biblique ou juive ; dans Profil autobiographique, il indique seulement que son père était « assimilé » et ne fait pas allusion à son ascendance hébraïque1. Même sa correspondance montre peu de traces juives ; au mieux sont-elles anodines ou dissimulées. Son éloignement progressif de la religion et son agnosticisme peuvent expliquer l'absence de références au judaïsme dans son œuvre, même si la pleine émancipation des Juifs italiens n’eut lieu que tardivement, en 1867, et s'il existait à Trieste comme ailleurs un préjugé antijuif (des manifestations antijuives éclatèrent à Trieste lors de la visite de Karl Lügner, bourgmestre de Vienne, antisémite et démagogue notoire, ou en 1873, après le krach de la Bourse de Vienne).

Au sujet de Svevo, il faudrait parler, non d'une crainte particulière de l'antisémitisme, mais seulement d'une distance envers la religion ou d'une dissimulation aux ressorts toutefois incertains.

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Italo Svevo (n. 19 decembrie 1861, Trieste — d. 13 septembrie 1928) este pseudonimul literar al lui Ettore Schmitz, scriitor italian.

Italo Svevo s-a lansat ca scriitor în 1880, publicându-și adesea operele în foileton, în cele mai importante ziare triestine. A avut norocul să fie meditat la limba engleză de însuși James Joyce de la care a "furat" arta scrierii romanelor.

Intelectual cosmopolit și psihanalist amator, Italo Svevo se circumscrie curentului verist, devenind unul dintre cei mai importanți prozatori italieni. Poate cele mai cunoscute scrieri ale sale sunt cele trei romane, O viață (1892), Senilitate (1898) și Conștiința lui Zeno (1923), ansamblul operei sale fiind completat de numeroase nuvele, scrieri autobiografice, epistole și o piesă de teatru. Prospețimea stilului său, situată în antiteza curentului rigorist dominant în literatura italiană, a făcut ca puțini contemporani să-i recunoască geniul creator, abia în ultimii ani ai vieții Svevo cucerind notorietatea europeană și universală pe care și-o dorea cu atâta ardoare. Romanul Conștiința lui Zeno s-a bucurat de admirația lui Mircea Eliade, care i-a consacrat mai multe recenzii. Italo Svevo a scris foarte multe volume de povestiri, dintre care o parte au fost traduse în limba română. (W.ro.)

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Italo Svevo, primul din dreapta


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„Senilitate” – Italo Svevo

NONA RAPOTAN,  FEBRUARIE 2017

Vine o vreme în viața fiecărui cititor când se întoarce la literatura scrisă în binecunoscutul stil clasic; o spun eu, cea care nici nu mai țin minte când am citit ultimul roman încadrat în această categorie. Dar, stați, că nu e doar atât (ah, reclamele astea!): se mai adaugă și identificarea până la mimetism cu personajul secundar feminin. Paradoxal, dar pe Amalia am înțeles-o până în cele mai mici trăsături, am trăit-o, aș putea spune.

Dar să începem cu titlul! Deși acțiunea are în centrul ei tinerii frumoși ai unei Italii de sfârșit de secol XIX, acei tineri despre care nu știi mai nimic, nici măcar care ar fi sursa bănească a traiului lor zilnic – pentru că senzația e că ei nu fac nimic altceva toată ziua decât să (se) iubească (se strecoară undeva, pe la mijlocul cărții că el, personajul principal masculin, ar fi scris deja un roman, deci are ceva preocupări literare, dar doar atât) -, cartea se numește „Senilitate”. Rar mi-e dat să întâlnesc un titlu de carte mai bine ales; de ce senilitate, când în carte e vorba despre tinerețe? Simplu, pentru că aceștia își risipesc viața pătimind până la limita absurdului, pentru că trăiesc cu o asemenea intensitate iubirea și ura și patima și gelozia și toate celelalte emoții, încât la sfârșitul romanului nu numai că ai impresia că li s-a sfârșit viața și că nimic altceva nu li se mai poate întâmpla decât șă-și aștepte liniștiți moartea, ba chiar Amalia moare (auto)sacrificată pe altarul unei iubiri absurde și din start sortită să nu rodească frumos.

Amalia și Angiolina sunt personajele feminine, sora și amanta personajului principal Emilio Brentani, excelent puse în antiteză; Emilio este cel care leagă și dezleagă multe alte relații în destinul celor două, cel puțin așa îi place lui să creadă; în realitate, cei trei devin marionete în mâinile unui destin mai mult decât crud. Emilio ajunge să se maturizeze odată cu boala surorii sale, pe când interesul amantei pentru el scade direct proporțional.

«Cerul era limpede, în pofida sirocoului care încă de dimineață se abătuse asupra orașului. Carnavalul care începuse, fără vlagă, chiar atunci, seara, printr-un bal mascat, părea cu neputință să reziste pe frigul și pe umezeala acelea. „Ah, de-aș avea un câine să-și vâre colții în toate pulpele astea!” gândi Balli la vederea a două fete mascate și cu pulpele goale. Carnavalul, tocmai pentru că arăta meschin, îi trezea o furie de moralist; mai târziu, mult mai târziu, uitând cu totul de furia dinainte, avea să ia parte și el, îndrăgostit de fastul și de culorile lui. Deocamdată însă nu socotea că asistă decât la preludiul unei triste comedii. Abia începe să se iște vârtejul acela care, o clipă, avea să-i scoată pe muncitor, pe modesta croitoreasă, pe bietul burghez din plictiseala vieții de zi cu zi, aducându-i pe urmă înapoi la durerea lor. Înghiontiți, rătăciți, unii dintre ei aveau să se întoarcă la viața dinainte, devenită și mai apăsătoare; ceilalți n-aveau să-și mai găsească locul nicicând.»

Acțiunea și construcția personajelor, dimpreună cu etalarea emoțiilor până în cele mai ascunse pliuri sufletești fac din „Senilitate” un roman care ar câștiga lejer astăzi un Nobel pentru literatură. Pe lângă cei trei actori principali gravitează foarte mulți bărbați, prea puțin conturați, în afară de sculptor, cel mai bun prieten al lui Emilio (și nu întâmplător, zic eu, e sculptor!); toți aceștia sunt atrași precum fluturele spre lumina lămpii de nurii Angiolinei, cea care nu se sfiește să-și ascundă interesul, doar Emilio e cel care visează cu ochii deschiși și se minte singur că ea ar fi cu totul și cu totul altfel.

Spuneam la începutul cronicii că am înțeles-o perfect pe Amalia, sora cea nefericită care sfârșește răpusă de propria-i nebunie; e atât de bine construit personajul ei, ascunde în ea atât de multă nefericire și atât de multă pasiune, încât te întrebi cum de a mai avut forță Svevo să-și ducă personajul spre ieșirea din scenă. M-am gândit de multe ori în timp ce citeam de câte ori nu ne-am aflat în situația de a avea nevoie de o vorbă bună și nu am primit-o; sau de un simplu „mulțumesc” în schimbul unui zâmbet dăruit necondiționat; sau de o minimă recunoaștere a faptului că exista acolo, în dosul perdelelor, doar pentru ca lui Emilio să-i fie bine; există un moment descris în capitolul dedicat episodului de nebunie declanșată, când îți dai seama că Amalia n-a înnebunit degeaba, ci chiar a acumulat atâta suferință, cât nici cel mai puternic om nu poate duce: Emilio este trimis după un pahar cu apă rece și îi ia ceva timp să găsească carafa și paharul. Atât! Doar fraza asta adăugată la toate celelalte care dau tabloul complet se constituie în acel punct pe i care dă întreaga amploare a vinii pe care Emilio o poartă. Amalia a fost atât de discret prezentă în viața lui și, tocmai pentru că a fost astfel, lui i-a fost atât de bine și a putut să-și consume propria pasiune devoratoare pentru Angiolina.

„Se simțea obosit. Se băgă în pat îmbrăcat și căzu într-o amorțeală care nu-l împiedica să-și rumege nefericirea. O dată își ridică capul ca să-și șteargă ochii plini de lacrimi și cugetă cu amărăciune că lacrimile acela i le storcea Amalia. Pe urmă uită de toate. Când se deșteptă, văzu că se lăsa seara, cu unul dintre amurgurile acelea triste din zilele de iarnă frumoase. Se așeză în capul oaselor, pe pat. tot nehotărât. Alteori, la ceasul acela, obișnuia să studieze. Cărțile îi stăteau la dispoziție, dar degeaba. Toate titlurile acelea vorbeau despre lucruri moarte, nu erau în stare să-i șteargă din minte nicio clipă viața, durerea care îl rodea în piept.

Aruncă o privire alături, în sufragerie, și o văzu pe Amalia șezând la fereastră, aplecată peste gherghef. Se prefăcu vesel îi îi spuse drăgăstos:

– Mă ierți pentru izbucnirile mele de azi?

Ea ridică doar o clipă ochii:

– Să un mai vorbim despre asta, rosti blând și își reluă lucrul.

Gata să-i îndure reproșurile și văzând-o atât de calmă, el rămase dezamăgit. Prin urmare, toate în jur erau calme, numai el nu? Se așeză lângă ea și admiră îndelung cum firul de mătase urmează cu exactitate desenul. Căuta zadarnic alte cuvine.

Ea însă nu cerea nimic. Nu mai suferea absolut deloc din cauza dragostei aceleia care îi dăduse viața peste cap și de care se plânsese atât la început. Emilio se întrebă încă o dată: de ce o părăsise, la drept vorbind, pe Angiolina?”

Nu, Emilio în finalul cărții nu se va mai întreba de ce a părăsit-o pe Angiolina, după cum nici Amalia nu va mai suferi. Finalul cărții e tragic și cât se poate de clasic. Dar în tragismul lui e atât de frumos, încât merită citit tot volumul, ca să înțelegi pe deplin cum s-a ajuns la acest deznodământ. Și ar trebui să citească această carte toți aceia care au fie și un dram de egocentrism și/sau egoism care macină încet, dar sigur, personalitatea. Numai că niciun egocentric nu va recunoaște că este așa, după cum nici egoiștii nu-și vor spune benevol în oglindă „Ești un egoist!”. Dar ne rămâne nouă, celorlalți, plăcerea de a-i descoperi și de-ai îndepărta din viețile noastre la timp. Așadar, căutați „Senilitate” și … citiți și reflectați la condiția umană.

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Italo Svevo, Viitorul amintirilor. Proza scurta, Humanitas, 2020, 508 pagini

CUPRINS:
 
Repere biobibliografice     5
Argo şi stăpânul său     13
Asasinatul din strada Belpoggio     34
Cea mai bună mamă     57
Cimutti     73
Confesiunile bătrânului     82
Deochiul     120
În mod perfid     135
întâlnire a unor vechi prieteni     145
Medicamentul special al doctorului Menghi     150
Moartea     178
Moşneagul     193
O farsă reuşită     204
Orazio Cima     263
Povestea bătrânului cel bun şi a fetei frumoase     271
Scurtă călătorie sentimentală     317
Tihna mea     407
Umbertino     430
Un contract      464
Viitorul amintirilor     488
Postfaţă     497

"... trebuie să spun că a fost un eşec când îmi amintesc că prima mea intenţie a fost să-l învăţ pe Argo italiana. Argo n-a ştiut niciodată să pronunţe un singur cuvânt italienesc. Dar ce contează?
 
Era vorba să ne înţelegem, iar pentru asta nu erau decât două posibilităţi: ori Argo trebuia să înveţe limba mea, ori eu pe a lui! După cum era de prevăzut, din lecţiile pe care ni le dădeam reciproc, a învăţat mai mult individul cel mai evoluat. Iarna era încă în toi, iar eu îi înţelegeam limba.

Nu intenţionez să le-o predau cititorilor, lipsindu-mi inclusiv semnele grafice ca s-o notez. Apoi, în cazul câinelui nu e importantă biata lui limbă, ci firea lui adevărată, iar eu am fost cel dintâi din lume care a intuit-o.
 
Vorbind despre acest lucru, sunt mândru cum puteau fi cei care înainte de mine descoperiseră alte părţi din natură: Volta1, Darwin sau Columb. Argo mi-a transmis comunicările sale liniştit şi resemnat. Eu le-am cules şi le-am lăsat în forma lor originală de solilocvii şi aşa au rămas, dat fiind că eu n-am făcut asemenea progrese în limba aceea încât să pot discuta cu el comunicările sale.

Admit că ici-colo poate l-am înţeles greşit pe Argo, însă nu prea mult: posibil să fi greşit unele cuvinte, însă cu siguranţă am intuit exact sensul lor de ansamblu.
 
Din păcate, nu pot cita mărturia lui Argo însuşi întrucât bietul animal n-a ajuns decât până în vară: a murit de neurastenie acută. Insă toţi cei ce l-au cunoscut îl recunosc în aceste amintiri ale sale.

Detaliile nu au importanţă, iar dacă au, nu ştiu ce să fac cu ele. Eu ofer ceea ce am. Limba câinelui e mai puţin completă decât cea mai săracă limbă omenească. Atunci când l-am îndemnat să filozofeze (Argo este cu siguranţă cel dintâi filozof al neamului său) am obţinut de la el această frază futuristă: mirosuri trei egal viaţă.
 
Zile în şir am insistat pentru a avea un comentariu despre ele, dar niciodată n-am obţinut decât repetarea lor. Animalul este perfect şi nu e perfectibil..."



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