marți, 6 aprilie 2021

Coco Chanel, L'irrégulière

 

                                                Ed.Romana, RAO, 2011

EDMONDE CHARLES-ROUX

L'irrégulière ou mon itinéraire Chanel

Résistante, journaliste et femme de lettres, Edmonde Charles-Roux, née en 1920 et disparue il y a quelques jours, a d’abord été l’un des piliers de la presse féminine française de l’après-guerre.

Après avoir participé à la création du magazine "Elle" en 1946, cette femme de caractère, d’engagement et de talent a gravi les échelons de l’édition française de "Vogue" avant d’en devenir la Rédactrice en chef en 1954.

En publiant "Oublier Palerme" en 1966, elle réalise un coup d’essai, et déjà un coup de maître puisque le roman reçoit le prix Goncourt. C’est le début d’une brillante carrière littéraire qui la mène, en 1983, à l’Académie Goncourt, qu'elle présidera de 2002 à 2014.

Ce n’est bien sûr pas un hasard si la romancière, amoureuse de la mode, a consacré deux ouvrages à Gabrielle Chanel. Dès leur rencontre en 1954, les deux femmes se reconnaissent le même esprit d'indépendance et une force de caractère commune qui les pousse à bâtir l'existence qu'elles ont choisie. C'est comme si Edmonde avait trouvé auprès de la couturière l'assurance qui lui manquait encore, la silhouette qu'elle avait seulement ébauchée. La jeune journaliste décide d'adopter tailleur Chanel et collier de perles, une tenue qu'elle affichera durant des années. "Vous avez un style, celui des paysannes arlésiennes, ne bougez pas de ça, ne coupez pas vos cheveux" lui conseillera encore Gabrielle.

Alors que dans "Le temps Chanel", ouvrage référence, elle rend hommage au génie créatif de Coco, dans "L’Irrégulière", elle retrace son destin unique : celui d’une femme à la tête d’une immense entreprise, qui fut le pôle d’attraction de toute une époque. Une créatrice qui aura été pourtant, tout au long de sa vie, une "irrégulière" au regard des conventions bourgeoises. Au fond, un peu ce qu'elle fut elle-même.

Résumé :

Mystérieuse pour les intimes, acharnée à effacer toute trace de son passé, de ses origines, de sa famille même, Gabrielle Chanel aura été tout au long de son existence une " irrégulière " dans une société conformiste, et peut-être ne faut-il pas chercher ailleurs le secret de sa prodigieuse réussite. Suivant l'itinéraire inverse de celui qui l'avait menée à Elle, Adrienne, roman dont la célèbre couturière était l'inspiratrice et non le modèle, Edmonde Charles-Roux a dû déblayer une vie entière de mensonges ou d'aveux subtilement travestis pour nous montrer la fillette de forains cévenols, née par hasard à Saumur, l'orpheline oubliée dans un couvent de Corrèze, la petite pensionnaire des chanoinesses de Moulins, qui n'allait pas tarder à devenir " poseuse " dans un beuglant de la garnison, où elle chantait " Qui qu'a vu Coco dans l'Trocadéro ? ". " Gomeuse " à Vichy, et même donneuse d'eau, celle à qui ses nombreux amis donnaient dès vingt ans son surnom devait faire son chemin. " Irrégulière ", certes - au sens équivoque et proustien du terme - mais toujours marginale, indépendante, ambitieuse, et déjà sûre de son destin d'exception. Il n'est guère d'hommes et de femmes célèbres qui ne l'aient approchée, si bien que sa vie se confond avec l'histoire de l'entre-deux-guerres. Cocteau, Picasso, Max Jacob, Reverdy, Misia Sert, son amie de toujours, Diaghilev, Stravinski, ils apparaissent tous ici car ils furent les intimes témoins de cette aventure extraordinaire. A travers cette carrière mouvementée, Edmonde Charles-Roux raconte une femme unique, en même temps qu'elle trace la chronique de soixante-dix années du XXe siècle. Ce portrait d'une célèbre inconnue est beaucoup plus qu'un portrait : l'épopée d'un roman vécu et vécu comme un roman par son héroïne.

Ce n'est pas tant la vie de Gabrielle Chanel qui est la plus intéressante à découvrir ici : plusieurs récits, reportages, films et téléfilms (Coco avant Chanel 2009, Coco Chanel et Igor Stravinsky 2009, Chanel solitaire 1981…),ont participé largement à divulguer avec plus ou moins de bonheur, de voyeurisme, de respect de la réalité, de vision chimérique, d'édulcoration mièvre, ce qu'elle avait, toute sa vie, tenter de cacher, de mystifier, d'imaginer, de réinventer.

L'intérêt du livre, c'est d'abord le travail minutieux mené par Edmonde Charles Roux pour recueillir le maximum d'informations pertinentes, glaner les témoignages, les analyser, s'imprégner des lieux où elle vécut, décrypter et interpréter les moindres détails , retrouver des témoins, pour écrire une biographie la plus fidèle possible. Elle a mené, tour à tour, un travail de généalogiste, de documentaliste, de détective privée, d'historienne , de psychanalyste et bien sûr de biographe et de romancière….

De ses investigations, elle en fait un récit réaliste, sans concession, elle nous livre une histoire à la fois vraie mais qui s'apparente à une fiction romancée tant la vie de Gabrielle Chanel fut féconde et bouillonnante en événements dramatiques, douloureux, pittoresques voir picaresques.

Plus de 650 pages qui se lisent avec délectation tant le style est éblouissant et l'exposé de ses investigations prenant

Pour moi Coco Chanel représente la grande classe, alors dès les premières pages je suis sidérée de connaître sa pauvre et malheureuse enfance. Elle ne va prendre tout de suite le chemin de la gloire. Elle va être entretenue (d'où le titre). Mais elle va toujours avoir la rage de réussir, de se faire un nom, d'y arriver seule, de vite rembourser ses dettes pour être autonome. Elle va rejetté son passé, être détestée des siens. Les oublier, oublier son histoire, l'histoire de sa pauvre mère, de son père volage, comme son grand père.

Elle va sublimer la femme, la mettre à l'aise dans ses vêtements en s'inspirant des tenues masculines.

Ce livre m'a beaucoup apporté sur l'image de Chanel qui finalement n'est pas du tout bourgeoise et haute couture.

Ce livre a été écrit en 1976 mais le ton est moderne et accrocheur. Contrairement à Chanel, Edmonde CR aura un comportement exemplaire durant la guerre. On sent une femme de lettres, moderne pour son époque dont le parcours est aussi intéressant à consulter. Elle va réussir avec ce livre a essayé de démêler le vrai du faux dans ce que va raconter Chanel. Elle nous captive par des recherches incroyables qui vont nous amener à traverser presque un siècle riche en Histoire.

LA BIOGRAPHIE DE COCO CHANEL LA MIEUX DOCUMENTÉE…

« Coudre, c'est finalement refaire un monde sans coutures… »Roland Barthes (citation du deuxième épilogue de L'irrégulière).

Et un grand bravo à Edmonde Charles-Roux qui retrace ici presqu'un siècle d'Histoire avec celle de Gabrielle Chanel, après avoir accompli un travail de fourmi auprès d'elle, à démêler le vrai du faux, les mensonges, tout ce que Chanel a toujours voulu cacher sans y parvenir vraiment. Ce livre (paru après son décès en 1971) l'a rattrapée et nous en brosse un portrait de femme, magistral de courage, auréolé de mystères et enfin, dépassé par sa légende…

Ce « pavé » de 654 pages (dans ma vieille version poche) est idéal pour exalter vos vacances, sous l'écriture fluide mais non moins rigoureuse d'Edmonde Charles-Roux. Malgré quelques longueurs, il se lit comme un roman d'aventures puisque la vie de Chanel n'a été faite que d'aventures, heureuses, grandioses et pitoyables mais qui l'ont menées là où l'on sait… et ce n'était pas gagné !

Gabrielle Chanel naît le 19 août 1883 à Saumur, quasiment dans le ruisseau d'un père cévenol, camelot de son état, volage et instable et d'une mère épuisée par les grossesses , fourbue de suivre cet homme qui ne l'a pas épousée. Elle mourra de tuberculose et de misère à 32 ans, laissant Gabrielle orpheline à 13 ans. Son père, dépassé, les abandonnera, sa soeur cadette et elle, très vite dans un orphelinat corrézien, puis elle connaîtra le pensionnat des chanoinesses de Moulins où elle apprendra la couture. le sarrau noir qu'elle portait lui inspirera plus tard, en 1926, la fameuse « petite robe noire ». Elle est plutôt jolie et va se retrouver « poseuse » dans un beuglant de Moulins, ville de garnison où elle poussera la chansonnette et « Qui a vu Coco dans le Trocadéro » ne la consacrera pas comme chanteuse mais elle y gagnera son surnom. Repérée par le châtelain Balsan qui lui ouvre les portes de son château et de ses draps, elle commence l'apprentissage de la vie « d'irrégulière », de femme entretenue, celle que l'on n'épouse pas mais qui revendiquera toujours sa liberté malgré cette blessure qui la poursuivra tout au long de sa longue vie. Elle rencontrera chez Balsan, son seul grand amour, Arthur Capel, dit Boy, d'origine anglaise, ils auront une liaison de huit ans et il ne l'épousera pas non plus, préférant suivre les consignes paternelles et ne pas se mésallier. Mais jamais il ne l'abandonnera et lui prêtera l'argent nécessaire pour acheter son premier atelier du 21, rue Cambon, puis sa boutique à Deauville où elle vend des chapeaux, découvre le jersey et commence à « exploser », aidée de sa soeur, ses nièces pour modèles. En trois ans, elle remboursera Boy.

S'ensuivront les années folles, les rencontres marquantes avec le poète Reverdy (encore un amour qui finira platonique et épistolaire), Jean Cocteau, Diaghilev, Stravinsky, Colette, Picasso et sa chère amie Misia Sert qui lui sera fidèle jusqu'à la mort. Car elle s'est sentie trahie plus d'une fois, la petite Gabrielle et la grande Chanel, abandonnée, humiliée. Mais à chaque fois, elle a opté pour transformer ces humiliations en or, celui qu'elle avait dans ses doigts sans cesse en mouvement. L'âge d'or durera jusqu'à la guerre 1940-45 où là, erreur ! Elle ferme sa boutique de la rue Cambon, licencie tous ses employés et s'installe au Ritz. Elle aurait joué un rôle dans l'Opération Modelhut, initiée par Churchill et De Gaulle, s'improvisant en Mata-Hari trompe-la-mort ! Mais elle va avoir une relation plus que douteuse avec un officier allemand, Hans Gunter von D.. A la Libération, décrédibilisée, elle s'exilera en Suisse jusqu'en 1953. Morte Chanel ? Que nenni. Tel un phénix qui renaît de ses cendres, elle rouvre le 21 rue Cambon et dirige son empire de main de maître. Sans jamais entrer en Bourse, gardant peut-être de ses origines paysannes le concept que l'or se garde sous les matelas… L'Amérique qui l'a déjà consacrée dès 1929 en la faisant venir pour habiller Marlène Dietrich ou Greta Garbo dans différents films se précipite à nouveau dans ses boutiques et ses petits tailleurs portés par Jackie Kennedy ou le N°5 par Marilyn Monroe la consacreront définitivement.

Certes, elle a payé cette réussite, elle est toujours restée cette « irrégulière » qui n'aimait pas les autres femmes dont elle était jalouse mais les a libérées de leur corset. Coléreuse, excessive mais généreuse, elle jouait souvent les mécènes auprès d'artistes, refusant que son nom soit cité. Féministe avant l'heure et surtout malgré elle, habituée à la discipline, à l'exigence dès son plus jeune âge, elle ne faillira pas en grandissant, puis en vieillissant. Elle s'éteindra seule, dans une chambre du Ritz où elle vivait depuis trente ans, un dimanche de 1971 à presque 90 ans…

Le regard distancié de l'auteure qui traque ses qualités et ses failles lève le voile sur ce mystère qu'elle a entretenu sa vie durant pour cacher ses origines. Ce livre se lit agréablement et j'avoue en avoir appris autant sur Chanel que sur les différentes époques du siècle dernier. Et malgré quelques « longueurs », nous passons outre et nous laissons vite embarquer dans cette histoire où la réalité dépasse souvent la fiction.

J'ai lu deux fois cette passionnante bio. Non seulement elle lève le voile sur la vie de Coco Chanel, son enfance, ses débuts, ses amours, sa fin.... mais elle fourmille d'une multitude d'anecdotes sur les gens "de la haute" qu'elle a fréquentés. En plus c'est très bien écrit. On ne s'ennuie pas un seul instant.

Il s'agit d'une biographie historiquement très détaillée, très intéressante et qui campe de manière saisissante plus de soixante années de vies et d'événements. La période des années folles et de la 1ère guerre mondiale, qui m'intéresse particulièrement, m'a comblée.

Il ne me reste que l'ennui de continuer à ressentir plus qu'une grande réticence à l'égard de Gabrielle Chanel, cette fois bien plus fondée par des certitudes biographiques que par des impressions glanées d'après le quasi-mythe. Car la façon dont cette femme talentueuse s'est montrée cinglante, injuste, manipulatrice, bienfaitrice ou mauvais ange à rebours des mérites des membres de sa famille (qui avait surtout le tort, en existant à des centaines de kilomètres, de lui faire du tort auprès du mâle noble dont elle souhaitait itérativement se faire épouser, pauvre chérie qui n'a pas hésité les sacrifier dans ce but médiocre - pour rien) m'a laissée pantoise ; sa façon paternaliste (maternaliste ?) de diriger sa maison n'éveille pas la moindre sympathie ; quant à sa malchance en amour, tout n'a effectivement pas été rose mais relativisons : ils furent nombreux, riches et/ou talentueux, divertissants et/ou utiles, pleins d'entregent et d'intérêt pour elle. Tant de femmes aimeraient avoir une telle malchance...

J'ai trouvé passionnant le lien que fait la biographe entre les notes synthétiques du parfum numéro cinq de Chanel et l'art abstrait, de même que de son paquetage (packaging?) et de la sobriété de ses lignes.

Elle fut entourée d'artistes, de gens extraordinaires, et c'est finalement surtout eux qui fournissent la matière de cette biographie.

D'autre part, et c'est un reproche que j'aurais envie de faire à Edmonde Charles-Roux et non plus à son objet, l'intérêt d'une biographie est d'apporter une réponse à des questions, de chercher à éclaircir certains mystères, d'éclairer des comportements qui parurent en leur temps aberrants à la lumière d'une recherche ultérieure, de courriers récupérés à la faveur des décès, du temps qui adoucit l'amertume des secrets... Là, rien de tel. La façon discriminatoire dont les frères Chanel furent traités par leur soeur est narrée d'une manière qui souligne effectivement son caractère aberrant, mais aucune explication n'est avancée, et j'en passe de toutes pareilles. La biographe semble échapper à l'embarras dans laquelle la plonge la demoiselle Chanel en racontant (très longuement) la vie, en comparaison, limpide de ses hommes, estimant sans doute que ça raconte aussi bien Coco. Cette dernière a toujours menti de manière éhontée à son propre propos, brouillant les pistes bien avant sa mort et il semble rester beaucoup de cette oeuvre de désinformation ; dès le début de l'ouvrage, Charles-Roux précise d'ailleurs que Chanel avait menti à sa propre biographe, Louise de Vilmorin "qui, ne parvenant pas à lui arracher un mot de vérité, se désespérait".

En suivant l’itinéraire Chanel, Edmonde Charles-Roux, l’auteur d’Oublier Palerme et d’Elle, Adrienne, retrace un destin unique : celui d’une femme qui exerça son pouvoir à la tête d’une immense entreprise, fut le pôle d’attraction de toute une époque, et qui aura été, néanmoins, tout au long de son existence, une marginale, une « irrégulière ».

Ce portrait d’une célèbre inconnue est beaucoup plus qu’un portrait : c’est la chronique des soixante-dix premières années de ce siècle ; il n’est, en effet, guère d’hommes et de femmes célèbres qui n’aient approché Gabrielle Chanel.

Cocteau, aussi bien que Picasso, Max Jacob, Paul Morand, Colette, Reverdy, Missia Sert, son amie de toujours, Diaghilev et Stravinski furent, entre autres, les témoins intimes de cette aventure extraordinaire. (Babelio, Avis des lecteurs)

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No 5 est un parfum des Parfums Chanel créé en 1921 par Ernest Beaux pour Coco Chanel qui désirait un parfum épuré en accord avec sa mode: « Un parfum artificiel, je dis bien artificiel comme une robe, c'est-à-dire fabriqué. Je suis un artisan de la couture. Je ne veux pas de rose, de muguet, je veux un parfum qui soit un composé. ». Il s'agit peut-être aujourd'hui du parfum le plus connu au monde et l'un des plus vendu.

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Histoire

Coco Chanel rencontre Ernest Beaux lors d'un séjour sur la Côte d'Azur à Grasse, par l'intermédiaire de son amant le grand-duc Dimitri Pavlovitch2. Elle lui commande : « un parfum de femme à odeur de femme »3,4. Cette percée vers la parfumerie de la part de Gabrielle Chanel reste alors relativement précurseur ; seul Paul Poiret s'y est, à cette époque, notablement aventuré en 1911, mais sans grand succès2.

Ernest Beaux présente à Chanel deux séries d'échantillons numérotés de 1 à 5 et de 20 à 24. Elle choisit, selon la légende5, l'échantillon no 5n 1. À la question « Quel nom allez-vous lui donner ? », elle répondit : « Je lance ma collection le 5 mai, cinquième mois de l'année, laissons-lui le numéro qu'il porte et ce numéro 5 lui portera chance »6,7.

Pourtant, ce qui deviendra l'incarnation du succès de la parfumerie française est à l'origine un parfum créé avant la Première Guerre mondiale à Moscou, à destination de l'aristocratie russe8. Le Français Ernest Beaux est alors le nez d'une entreprise russe8.

La demande de Gabrielle Chanel est précise : elle ne souhaite pas un solifloren 2, mais bien un parfum composé et abstrait2. Ernest Beaux a l'idée d'ajouter au traditionnel bouquet floral, des aldéhydes en C12, principalement le dodécanal (en) avec des notes de lys et de violet, et le 2-méthylundécanal9 de formule semi-développée CH3-(CH2)8-C*H(CH3)-CHO. Le 2-méthylundécanal est un composé synthétique à la vague odeur d'orange. À l'époque, les ingrédients synthétiques ne sont pas utilisés par les parfumeurs9, et les soliflores dominent le marché mais avec pas moins de 80 éléments dont la puissance est démultipliée par une audacieuse surdose d'aldéhydes. Ce mariage entre les corps synthétiques et les ingrédients naturels imposera un vocabulaire résolument nouveau en parfumerie10. L'usage de multiples éléments, dont certains très couteux comme le jasmin et le mélange des Aldéhydes, permet également de compliquer la copie éventuelle de la formule.

Coco Chanel teste le parfum lors d'un dîner dans le plus grand restaurant de Cannes où elle invite Ernest Beaux et quelques amis. Sur la table, elle place un vaporisateur sur lequel elle prend plaisir à appuyer dès que quelque élégante personne passe à proximité. Elle raconte « L'effet fut stupéfiant, toutes les femmes en passant près de notre table s'arrêtaient, humant l'air ».

Le design du flacon aux lignes sobres et anguleuses serait inspiré de la trousse de toilette pour homme12, peut être de la maison Charvet ou de la flasque à whisky de son ancien amant Boy Capel13. Ce design a eu cinq formes différentes12 : celle, initiale, de 1921, puis de 1924, 1950, 1970 et 2012. Pour le premier des années 1920, Gabrielle Chanel choisit d'enfermer le parfum sophistiqué dans un flacon relativement simple, à l'encontre de la tendance d'alors qui consistait à créer des contenants spectaculaires pour des parfums parfois moyens8.

Le parfum est lancé le jour de la présentation de la collection Chanel, le 5 mai 1921 (05 05 1921), dans sa boutique rue Cambon à Paris, et, devant son succès (la production artisanale ne permettant pas de répondre à la demande12), elle s'associe à la famille juive des Wertheimer qui possèdent un vaste réseau de distribution dans le monde et les parfums Bourjois. Le 4 avril 1924, leur union commerciale donne naissance aux Parfums Chanel détenus à 70 % puis à 90 % par les deux frères Wertheimer Paul et Pierre qui assument tous les risques financiers, ce qui explique que Coco Chanel se sentira lésée ; elle verra dans sa collaboration avec les nazis un moyen opportuniste de récupérer la propriété des Parfums Chanel.

Dès 1929, le N° 5 de Chanel est le parfum le plus vendu au monde15. Il entre en 1959 dans les collections permanentes du MoMA12. Andy Warhol le transforme en œuvre d'art sérigraphiée dans les années 198012.

Longtemps parfum le plus vendu en France, No 5 perd sa place en 2011 au profit de J'adore des Parfums Christian Dior. (w.fr.)

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Carti traduse in romana: 





Domnişoara Gabrielle Chanel a redefinit, împreună cu alţi creatori, moda feminină în secolul XX. După primul război mondial, rochiile ei din jerseu, lipsite de ornamente inutile, aproape sărăcăcioase, au impus stilul „sărăciei de lux”. Trupul feminin, eliberat de creaţiile lui Paul Poiret şi de război, îşi trăieşte gloria cu faimoasa rochie neagră (la petite robe noire).

Dar Domnişoara nu s-a oprit doar la o siluetă lejeră, fără corset; ea  i-a oferit femininului,  eliberat de convenţii, o nouă atitudine, care traduce metamorfozele sociale din anii nebuni. Neconvenţionala Coco nu poate fi înţeleasă decât în contextul epocii sale, multe dintre creaţiile ei datorează imens spiritului timpului şi prietenilor ei din avangarda pariziană.

Asociată cu două transformări spectaculoase ale siluetei feminine (în interbelic şi în postbelic), Chanel a oferit femininului câteva creaţii definitorii:  parfumul Chanel No 5, la petite robe noire (1928),  ţinutele inspirate de hainele marinarilor, taiorul Chanel (1954), geanta 2.55, bijuteriile pur decorative, etc. Toate aceste au venit în momente de redefinire a unor viziuni sociale, ele constituindu-se într-o imagine a femininului elegant, dar şi dornic să îşi afirme libertatea.

Vă invităm la un atelier unde vom descoperi împreună fabuloasele creaţii Chanel şi un personaj mitic. Cine a fost, cu adevărat, Domnişoara, care i-au fost gusturile şi sursele de inspiraţie, cum a perceput ea schimbările epocii în care a trăit? Iată câteva întrebări la care vom încerca să răspundem cu ajutorul imaginilor din epocă, a schiţelor şi notiţelor păstrate în arhiva Chanel.

(https://www.fundatiacaleavictoriei.ro/coco-chanel-povestea-unui-mit-2/)

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Filme:

Documentaire - La guerre du No 5

https://www.youtube.com/watch?v=QnBLvL4eLgI&ab_channel=JonathanTremblay








doc. Arte

Cinématographie

1981 : Chanel solitaire est un film franco-britannique réalisé par George Kaczender, avec Marie-France Pisier dans le rôle-titre.

2008 : Coco Chanel est un téléfilm ; une coproduction européenne, dans laquelle Shirley MacLaine incarne la couturière de retour de Suisse, à 71 ans, et Barbora Bobulova campe Coco Chanel à partir de ses 18 ans.

2009 : Coco avant Chanel, film réalisé par Anne Fontaine. Audrey Tautou interprète la jeune Coco Chanel.

2009 : Coco Chanel et Igor Stravinsky, film réalisé par Jan Kounen, avec Anna Mouglalis qui interprète Mademoiselle Chanel, relate sa relation amoureuse avec le compositeur Igor Stravinsky à la même période que la création de son Sacre du printemps.

2013 : Once Upon a Time…, court-métrage en noir et blanc réalisé par Karl Lagerfeld à la Cité du Cinéma de Luc Besson avec Keira Knightley dans le rôle de Coco Chanel (disponible sur le site internet de la maison Chanel).

2013 : The Return, un court métrage réalisé par Karl Lagerfeld pour Chanel, où le rôle de Coco Chanel est interprété par Geraldine Chaplin.

2018 : Les Guerres de Coco Chanel, portrait documentaire de Coco Chanel diffusé sur Arte73.

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