vineri, 22 martie 2024

scriitori rusi

 


PatriceG le 30 juin 2019
Les meilleurs traducteurs de Léon Tolstoï :


Boris de Schloezer
R. Hofmann
PatriceG le 30 juin 2019
Les meilleurs traducteurs de Léon Tolstoï :

Boris de Schloezer
R. Hofmann
P. Pascal
E. Beaux
G. et M. Aucouturier
C. Salomon
H. Mongaut
Irène Paskévitch



Irène Paskévitch

I. Aperçu historique de la littérature russe en France

II. Les traducteurs

III. Les traductions

Note sur le droit d'auteur et note aux éditeurs

Répertoire des traducteurs

 

 

 

I. Aperçu historique de la littérature russe en France

 

Après les premières histoires de la Russie et de son empire au XVIIIe siècle, occidentales ou traduites, la littérature russe se fait connaître en France dans la première moitié du XIXe siècle, d’abord par ses poètes. Quand Émile Dupré de Saint-Maure (1772-1854) publie une Anthologie russe en 1823, certains noms ne sont donc pas inconnus. L’Hymne à Dieu de Gavril Derjavine, par exemple, acquit une grande célébrité en Europe et eut trois traductions françaises entre 1811 et 1822. C’est toutefois dans ce recueil qu’apparaît pour la première fois celui d’Alexandre Pouchkine. Un autre important recueil lui répond en 1846, Les Poètes Russes d’Élim Mestscherski (celui-ci avait déjà tenu un important discours sur la littérature russe à Marseille en 1830) ; il clôt cette période essentiellement poétique de la traduction.

 

Une nouvelle période s’ouvre en effet avec la traduction par Louis Viardot (déjà aidé, en réalité, par Tourgueniev, installé en France par intermittences) des Nouvelles de Gogol, en 1845. Le livre remporte un fort succès, et contribue à établir la renommée de Gogol en Europe. D’autres textes de Gogol suivront. Mérimée traduit la Dame de pique de Pouchkine en 1849, dans la Revue des Deux Mondes. L’œuvre est très remarquée et de si belle facture que beaucoup, Mérimée étant célèbre pour ses imitations (celles, surtout, parues sous le titre de Guzla, présentées comme des chants populaires des Balkans, qui avaient trompé... Pouchkine lui-même), pensent qu’il en est certainement l’auteur. La traduction de la Fille du capitaine de Pouchkine en 1853 par Viardot connut un succès extraordinaire et de nombreuses rééditions. Viardot-Tourgueniev et Mérimée sont dans ces années les principales figures de la traduction des auteurs russes, Gogol et Pouchkine en tête, mais ce goût s’étend à d’autres figures célèbres, comme Xavier Marmier, l’infatigable explorateur des littératures nordiques, qui donna le Héros de notre temps de Lermontov en 1856. Les œuvres de Tourgueniev, dont ce dernier souvent effectue lui-même la traduction ou la supervise, contribuent à la poursuite de cet élan et constituent les principales œuvres russes publiées en France dans les années 1860-1870.

 

La renommée renouvelée de la littérature russe et de ses grands romans des années 1860 (celles, notamment, de Crime et châtiment en 1866 et de Guerre et Paix, 1866-1869) parvenant en Europe, les années 1870 voient paraître plusieurs études sur la littérature russe ancienne et contemporaine : Tableau de la littérature russe depuis son origine jusqu’a nos jours de Konstantin Petrov en 1872, Histoire de la littérature contemporaine en Russie de Céleste Courrière, en 1875, la Russie épique d’Alfred Rambaud en 1876. Guerre et Paix fut traduit en 1879, mais, paru en français à Saint-Pétersbourg, ne fut guère encore remarqué en France, malgré les efforts de Tourgueniev pour le faire connaître.

 

Les années 1883-1886 sont un moment décisif. Aiguillonné par les articles d’Eugène-Melchior de Vogüé publiés dans la Revue des Deux Mondes à partir de 1883, plus tard réunis dans le Roman russe (1886), par l’émotion suscitée par la mort de Tourgueniev cette même année et les éloges adressés à sa mémoire, l’intérêt pour les grands écrivains russes reprend. 1884 voit paraître les deux premières traductions de Dostoïevski, celles d’Humiliés et offensés et de Crime et châtiment, tandis que Guerre et paix, dans les deux éditions françaises de sa traduction, en 1884 et 1886, à un moment plus favorable, obtient un large succès populaire. C’est alors une véritable russomanie littéraire qui s’abat sur la France. En nombre immense, romans, nouvelles et récits sont traduits et publiés, en volumes ou dans les principales revues de l’époque. Le phénomène correspond par ailleurs à une époque d’alliance politique entre la France et la Russie – couronnée par la visite de Nicolas II en 1896 –, dont il se nourrit et à laquelle il n’est pas impossible qu’il ait contribué, et durera jusqu’à la guerre de 1914.

 

Après la Révolution de 1917, passé le choc de la guerre, l’intérêt ne faiblit pas ; à la fois par compassion envers la « tragédie russe » et par enthousiasme pour le communisme, nouvel idéal mondial et nouvelle forme du mystère de l’âme russe. Les œuvres des auteurs de la nouvelle ère parviennent d’abord par des revues francophones belges ou suisses, avant que les « émigrés », au cours des années 1920-1930, ne fassent vivre en France le souvenir de la tragédie du peuple russe et leur foi en son âme éternelle.

 

* * *

 

Les autres littératures slaves ne bénéficièrent pas d’un engouement comparable. Elles connurent également de nombreuses traductions, le plus souvent éparses dans des revues généralistes s’attachant à rendre compte de toutes les littératures d’Europe, ou dans des revues spécialisées sur des pays ou des peuples particuliers. La littérature polonaise, toutefois, grâce à la présence en France des nobles émigrés (en premier lieu d’Adam Mickiewicz, qui tint à Paris la chaire de littérature slave, et dont le fils, Ladislas, fut un des principaux traducteurs du polonais en français) et à la sympathie pour la cause polonaise, put un temps connaître une reconnaissance particulière ; cet intérêt fut encore renouvelé par le fantastique succès populaire de Quo Vadis ? en 1900, et les Prix Nobel de Sienkiewicz en 1905 et de Reymont en 1924.

 

* * *

 

Dates significatives de la connaissance en France de la Russie et de sa littérature :

1823 Anthologie russe d’Émile Dupré de Saint-Maure

1839 Histoire de la langue et de la littérature des Slaves de Frédéric Gustave Eichhoff ;

1843 La Russie en 1839 d’Astolphe de Custine

1845 Nouvelles choisies de Gogol, traduites par Louis Viardot

1849 Mérimée traduit la Dame de Pique de Pouchkine

1853 La Fille du capitaine de Pouchkine, traduite par Louis Viardot

1856 Un Héros de notre temps de Lermontov, traduit par Xavier Marmier

1879 Guerre et paix (succès en 1884-1886)

1884 Traductions d’Humiliés et offensés et de Crime et châtiment de Dostoïevski

1886 Le Roman russe, de Vogüé

 

 

II. Les traducteurs - haut de la page

 

Après les écrivains-traducteurs que furent Mérimée, Tourgueniev, ou Baudelaire avec Edgar Poe, la seconde moitié du XIXe siècle voit émerger, dans le sillage de Louis Viardot et de Xavier Marmier, la figure de traducteurs se dévouant pleinement, et presque uniquement, à cette activité.

 

Certains sont originaires de Russie ou des pays slaves. Diplomates en postes, nobles de passage, exilés politiques ou professeurs attirés par Paris, désireux de faire connaître les grands écrivains de leurs pays en France et en Europe, ils furent de véritables « ponts » entre les littératures. Les plus célèbres d’entre eux collaborent à des revues où ils tiennent souvent des chroniques rendant compte de l’actualité littéraire russe et font paraître des traductions de récits et de nouvelles. Si quelques noms finirent par être connus du public : par exemple, Ely Halpérine-Kaminski, J. Wladimir Bienstock, Ladislas Mickiewicz, etc, la plupart demeurent méconnus, souhaitant rester dans l’ombre ou adoptant des pseudonymes : la princesse Irène Ivanovna Paskevitch, qui traduisit sous le nom d’ « Une russe » Guerre et paix en 1879, ou Mikhail Achkinasi qui traduisit sous le nom de Michel Delines, en furent les premiers exemples.

 

Quelques uns sont français et se passionnent pour cette littérature à la fois proche et nouvelle. Parmi eux, la figure de Victor Derély est attachante. Peu connu, il fut pourtant l’excellent serviteur de la cause de Dostoïevski en France. Surtout, il n’a pas cédé à la tentation de « couper dans les longueurs » comme d’autres traducteurs parfois, dont on aurait pu attendre de leurs origines russes plus de rigueur. Ses traductions de Crime et châtiment, des Possédés, de l’Idiot, des Pauvres Gens, furent remarquables. La meilleure preuve en est que ces livres ne furent pas retraduits pendant quarante ans, jusqu’aux années 1920. On ne peut que regretter que Victor Derély, ayant donc déjà traduit les principaux romans de Dostoïevski, n’ait pas poursuivi avec les Frères Karamazov. Cette traduction était pourtant annoncée comme en préparation dans le Roman russe de Vogué, et un extrait en parut dans une revue en 1887. Elle ne vit pourtant jamais le jour, malheureusement pour l’œuvre qui fut à plusieurs reprises présentée dans des versions tronquées. C’est sans doute la parution de cette première version coupée qui dissuada l’éditeur de Derély d’en publier une autre, même complète. La première traduction intégrale du roman ne fut donnée qu’en 1923, par Henri Mongault.

 

 

III. Les traductions - haut de la page

 

Il est usuel de reprocher aux traductions anciennes des œuvres étrangères leur rigidité, leur imprécision, voire des infidélités au texte original. S’il est des cas réels de telles « adaptations »,  ils sont, au regard de tout ce qui a été traduit, peu nombreux. Ces cas extrêmes et rares ne doivent pas masquer la passion qui animait nombre de ces traducteurs, pleins du désir de faire connaître, à travers leurs grands écrivains, leurs pays et leur âme à la France et au monde[1].

 

Le reproche communément adressé aux traductions anciennes sera plutôt celui du style, jugé trop académique et figé. C’est oublier qu’il est conforme à la fois au XIXe siècle, c’est-à-dire qu’il est celui de Flaubert, de Mérimée et de Zola, mais également, par équivalence, celui de Tolstoï, de Sienkiewicz et de Dostoïevski. On n’écrit plus aujourd’hui le français comme on l’écrivait au XIXe siècle ; il en est exactement de même pour le russe et pour le polonais… Ces traductions sont donc, comme l’a dit Baudelaire pour la Légende des siècles, celles d’« hommes de leur temps pour des hommes de leur temps ». Il faut se souvenir que c’est par elles que des lecteurs tels que Gide, Rolland, Nietzsche (qui connut en grande partie Dostoïevski par ses traductions françaises), et l’ensemble des lecteurs francophones, ont découvert, avec fascination, une pensée insoupçonnée – et que les grandes figures ont acquis, pour toujours, leur aura et leur gloire.

carti

 

Benjamín Labatut

1980 (age 43–44)
Rotterdam, Netherlands
NationalityChilean

Labatut was born in Rotterdam, Netherlands. He spent his childhood in The HagueBuenos Aires, and Lima. He moved to Santiago at the age of 14.



Daniel Kehlmann, né le  à Munich, est un écrivain germano-


autrichien.

Patrick Süskind, né le  à Ambach à côté du lac de Starnberg (am Starnberger See), en Bavière près de Munich, est un écrivain et dramaturge allemand. Il a grandi dans le village bavarois de Holzhausen.Le Parfum est son premier roman édité en 1985 à Zurich, sous le titre Das Parfum, Die Geschichte eines Mörders, puis publié en France en 1986 aux éditions Fayard dans une traduction de Bernard Lortholary. Il vaut à son auteur un succès mondial. Il a d'ailleurs fait l'objet d'une adaptation au cinéma en 2006 : Le Parfum, histoire d'un meurtrier.



W. G. Sebald, né Winfried Georg Maximilian Sebald le 18 mai 1944 à Wertach et mort le 14 décembre 2001 près de Norwich, dans le Norfolk, est un écrivain et essayiste allemand. Wikipédia


joi, 21 martie 2024

De la Tolstoi ...la Tolstoi

 

Piotr Olegovici Tolstoi, n.1969 la Moscova, este fiul pictorului Oleg Tolstoi (1927-1992) si stranepotul scriitorului Lev Tolstoi
-----------------------------------------------

Hotnews, Joi, 21 Martie 2024

Piotr Tolstoi, un descendent al lui Lev Tolstoi și un apropiat al lui Putin, ameninţă cu un atac nuclear la Paris

Rusia se gândeşte la ipoteza unui atac nuclear la Paris, declară într-un interviu acordat postului francez BFMTV, vicepreşedintele Dumei de Stat (din 2016), Camera inferioară a Parlamentului rus, Piotr Tolstoi.

”Calculăm”, a ameninţat în franceză acest apropiat al lui Vladimir Putin. El apreciază că o racheta nucleara lansata din Rusia ar putea atinge capitala franceză în jur de ”două minute”.

În acest interviu acordat BFMTV, Piotr Tolstoi a ameninţat cu ”omorârea tuturor militarilor francezi” care ar fi desfăşuraţi în Ucraina.

 =====================================================================


 
Originalul in limba rusa, Voina i mir, publicat in foileton in revista Mesagerul rus, intre 1865-1869


Léon Tolstoï traduisit lui-même le titre en français par La Guerre et la Paix ; il trouva tardivement ce titre en s'inspirant d'un ouvrage du théoricien  Pierre-Joseph Proudhon (La Guerre et la Paix, 1861)

Cependant, certains éditeurs donnent la traduction de Guerre et Paix. En effet, en russe, il n'existe pas d'article : ainsi le mot « guerre » peut signifier « guerre », « la guerre » ou « une guerre ».

-Cum sa-ti spun? raspunse printul (Vasili) pe un ton rece si plictisit. Qu’a-t-on décidé ? On a décidé que Buonaparte a brûlé ses vaisseaux, et je crois que nous sommes en train de brûler les nôtres. 

(Lev Tolstoi, Razboi si pace, ELU, 1969, trad. Ion Frunzetti si N. Porocescu.), vol I, p. 8



===================================

Piotr Tolstoi, un stranepot al scriitorului Lev Tolstoi, citeste Razboi si pace in paradigma putinista. Rezultatul este un delir sovin cu tenta genocidara. Cultiva un nationalism velicorus in versiunea cea mai salbatica: promite bombe atomice si devastarea oraselor europene.

 "Je ne crains rien. On s'en fout du tribunal. La Russie, c'est le plus grand pays d'Europe. On ne va pas vous donner la possibilité de nous juger."



========================================================


Contele Lev Nikolaievici Tolstoi 
(1828-19210)


duminică, 17 martie 2024

Cand nu-i intelegeti pe rusi, cititi-l pe BULGAKOV !

 "RUSII NU SUNT O NATIUNE CI UN FEL DE A FI"

                                                       (intelepciunea populara)


What to know about Russia's presidential election, set to give Putin  another six-year term | Ap-top-news | wfmz.comLe Maître et Marguerite | Mikhaïl Bulgakov | Robert Laffont

Moscova anilor '30 (sec.XX)  /  Moscova anilor '20 (sec. XXI)

In asteptarea lui Woland...


Woland și ajutoarele sale prezintă un spectacol de magie neagră în care un om este decapitat, iar femeile din audiență sunt răsplătite cu bani, bijuterii și haine.

==================================================

... si a asistentului sau Behemoth.

 "Behemoth îşi tăie o bucată de ananas, puse pe ea sare, piper şi o mâncă; după care trase atât de semeţ un al doilea pahar de spirt, încât îi făcu pe toţi să-l aplaude". 

==========================================================

L'action principale du livre a lieu dans le Moscou des années 1930, où Satan se manifeste sous l'identité d'un mystérieux magicien nommé Woland, accompagné d'une troupe hétéroclite composée du fantaisiste cabotin Fagotto (ou Fagott), alias Koroviev, du chafouin et bavard chat noir Béhémoth, du tueur Azazello (référence probable au démon Azazel) et de l'impudique sorcière rousse Hella.

Diavolul la Moscova

https://fr.rbth.com/art/86590-raisons-lire-%C5%93uvres-boulgakov

https://fr.rbth.com/art/86526-livres-mikhail-boulgakov

https://fr.rbth.com/art/86494-ecrivains-russes-oeuvres-brulees

"Să nu staţi niciodată de vorbă cu
necunoscuţi!" 

Cercetările efectuate de organele de anchetă şi de psihiatri cu experienţă au stabilit că membrii bandei criminale, sau, poate, numai unul din ei (bănuiala cădea îndeosebi pe Koroviev), erau hipnotizatori dotaţi cu o forţă nemaivăzută şi care puteau să se arate acolo unde nu se aflau în realitate. Afară de asta, ei le insuflau celor care aveau de-a face cu dânşii că unele obiecte sau oameni se află acolo unde nu erau în realitate, şi invers, îndepărtau din câmpul vizual acele obiecte sau oameni, care se găseau de fapt acolo.

(...) "luând în consideraţie biletul straniu, dement, lăsat de Margareta Nikolaevna soţului ei, bilet în care îi scria că pleacă să se facă vrăjitoare."


Noblesse oblige, remarcă motanul, turnându-i Margaretei o licoare străvezie într-un pahar pentru vin negru. — E votcă? îl întrebă cu glas slab Margareta. Motanul sări în sus, adânc jignit. — Daţi-mi voie, regină, rosti el răguşit; cum mi-aş fi îngăduit să ofer votcă unei doamne? E spirt curat!  

De cateva zile (ani, decenii), pe cerul intunecat de deasupra Moscovei s-a ivit o jivina cu blana de un negru si mai intunecat.
Daca nu te uiti cu atentie, risti sa nu o vezi. Dar ea e mereu acolo... o aratare neagra pe cerul negru. Nemiscata.

(I.M.)
==========================================================


O sedinta de hipnotism care dureaza de secole

(Alegeri prezidentiale in Rusia:15-17 martie 2024) 

 S-a tras concluzia tristă, dar de nezdruncinat, că banda de hipnotizatori posedă darul de a hipnotiza la distanţe enorme şi, unde mai pui, nu numai persoane izolate, ci chiar şi în grup. Astfel, criminalii puteau să scoată din minţi până şi oameni dotaţi cu cea mai sănătoasă şi rezistentă structură psihică.

=========================================================

Prima editie a romanului Maestrul si Margareta
(Paris: YMCA Press, 1967)




=======================================================

========================================================








duminică, 10 martie 2024

Michel de Ghelderode (1898-1962) / Sortilèges

 

Michel de Ghelderode (1898-1962)

« Ghelderode, c'est le diamant qui ferme le collier de poètes que la Belgique porte autour du cou. Ce diamant noir jette des feux cruels et nobles. Ils ne blessent que les petites âmes. Ils éblouissent les autres. »

(Jean Cocteau)

                                                      — 

Michel de Ghelderode, pseudonyme d'Adémar Adolphe Louis Martens, est un auteur dramatique, chroniqueur et épistolier belge d'origine flamande et d'expression française. Il est né à Ixelles le 3 avril 1898 et mort à Schaerbeek le 1er avril 1962. Il a écrit plus de soixante pièces de théâtre, une centaine de contes, de nombreux articles sur l'art et le folklore. Également auteur d'une impressionnante correspondance de plus de 20 000 lettres, il est le créateur d'un univers fantastique et inquiétant, souvent macabre, grotesque et cruel.

---------------------------------------------------------------------------------------------------

GHELDERODE, MICHEL DE (1898-1962)

E.Universalis


Auteur dramatique belge, Michel de Ghelderode (pseudonyme puis patronyme d'Adhemar Adolphe Louis Martens) ne jouit pas d'une gloire aussi grande que celle de son compatriote Crommelynck. Pourtant son œuvre est sans doute au moins aussi importante. Ghelderode a écrit sa première pièce à vingt ans : La Mort regarde à la fenêtre (1918). Il a beaucoup écrit dans les années vingt, et ses pièces, traduites en flamand pour la circonstance, ont longtemps figuré au répertoire du Théâtre populaire flamand de Johan de Meester. Ce n'est que bien plus tard qu'il fut connu dans sa langue originale et en France même, grâce à des metteurs en scène parisiens tels que André Reybaz qui le « découvrirent » tardivement, à partir de la fin des années 1940.

Bouffonneries grimaçantes et mystères à résonances modernes, les pièces de Ghelderode acclimatent pour notre scène un XVIe siècle de convention. Certaines de ces œuvres ont même été écrites pour un spectacle de marionnettes. Truculent, sombre, tragique, Ghelderode emploie une écriture bousculée, un rythme heurté et déconcertant. Burlesque parfois jusqu'à l'outrance, il retrempe aux sources populaires ses thèmes inspirés d'une culture classique. Parmi ses œuvres significatives citons encore Barrabas (1928), Mademoiselle Jaïre (1949), La Mort du docteur Faust (1928), Sire Halewyn (1934), La Ballade du Grand Macabre (1934), Hop Signor ! (1936) et Sortie de l'acteur, sa dernière pièce, qui fut jouée en 1963, un an après sa mort. L'essentiel de l'œuvre de Ghelderode a été rassemblé dans son Théâtre en cinq volumes (1950-1957). Ghelderode s'est rarement aventuré hors du genre théâtral. Il a pourtant publié un recueil de contes, Sortilèges (1941), et il a raconté ses débuts difficiles dans les Entretiens d'Ostende au cours d'un dialogue radiophonique qui a été publié en 1956.

On a parfois considéré Michel de Ghelderode comme un précurseur de Ionesco et de Beckett. C'est que son théâtre tragique et outré, trivial jusqu'à la caricature, situé au carrefour du théâtre élizabéthain et de l'expressionnisme, s'inscrit dans la même perspective et ouvre la voie au théâtre moderne.



Sortilèges, de Michel de Ghelderode (Auteur), Franz Hellens (Préface), Gallimard ,L'immaginaire,  2008


Première parution: Bruxelles, Belgique: L'Essor, 1941
===============================================================================

Sortilèges et autres contes crépusculaires
Michel de GHELDERODE
MARABOUT - GÉRARD (Verviers, Belgique), coll. Bibliothèque Marabout - Géant n° G234
Dépôt légal : 1962
===============================================================================
===========================================================

Michel de Ghelderode  / Romain Gary / Guillaume Apollinaire  / Dossier

======================================================================================================================